L'économie nord américaine est de plus en plus en dents de scie. Les jours passent et ne se ressemblent pas pour les consommateurs dont la confiance semble chuter de plus en plus, de mois en mois, particulièrement pour septembre 2010.L'économie freine si rapidement qu'elle pourrait bien s'être contractée en juillet pour la première fois en près d'un an, d'après les prévisions de plusieurs économistes. Au Canada, la nouvelle d'un recul du produit intérieur brut (PIB) pourrait surprendre plusieurs citoyens qui se font constamment rappeler par leur gouvernement que leur économie est parmi les plus vigoureuses du monde industrialisé. Mais les analystes font remarquer, que la forte reprise économique du Canada avait surtout été observée à la fin 2009 et au début 2010. Depuis avril, l'économie fait essentiellement du surplace. Les économistes s'attendent maintenant, dans l'ensemble, à ce que Statistique Canada fasse état d'une production économique en baisse de 0,1% pendant le mois de juillet, ce qui représenterait sa première contraction depuis août 2009. Cela ne signifie pas que le Canada s'apprête à connaître une nouvelle récession, ont-ils averti. Par définition, deux trimestres consécutifs de décroissance doivent s'écouler avant qu'on puisse parler de récession, et les analystes s'attendent à ce que la contraction de juillet ne soit qu'un faux pas engendré par la faiblesse des exportations et l'introduction de la taxe de vente harmonisée en Ontario et en Colombie-Britannique. Cela signifie néanmoins, qu'à l'avenir, la croissance se déroulera vraisemblablement par étapes, pendant que les difficultés connues par les Etats-Unis continueront à peser sur le Canada. À plusieurs égards, le Canada reste un roc de stabilité par rapport à plusieurs autres pays industrialisés. L'économie a créé 430 000 emplois depuis juillet dernier et récupéré pratiquement toute la production perdue. Les Etats-Unis, en comparaison, comptent toujours sept millions d'emplois de moins qu'avant la récession. Entre-temps, un nouveau rapport sur la confiance des consommateurs américains publié mardi démontre que les Américains se font plus pessimistes quant aux perspectives économiques de leur pays. Selon l'économiste en chef de la Banque CIBC, les Canadiens ne devraient pas paniquer, mais ils ont le droit d'être déçus de constater que la reprise a ralenti si rapidement, à peine un an après la fin de la récession. Les Etats-Unis semblent être encore plus exposés que le Canada. L'indice de confiance des consommateurs publié par l'institut de conjoncture privé a reculé de 4,7 points par rapport au mois d'août pour s'établir à 48,5. La chute de l'indice a été tirée par sa composante mesurant les perspectives des ménages pour les six mois à venir, qui a reculé davantage que celle rendant compte de leur perception de la conjoncture présente. «D'une manière générale, la confiance des consommateurs dans l'économie reste très mauvaise. Ils sont si peu nombreux à tabler sur une amélioration de la conjoncture à court terme que le rythme de la croissance économique ne devrait pas s'accélérer dans les mois à venir», écrit le Conference Board dans un communiqué. Pourtant, en août dernier, la confiance des consommateurs américains s'est légèrement améliorée en août, grâce à un éclaircissement de leurs perspectives, selon des chiffres publiés mardi par l'institut Conference Board. Cet indice, qui mesure le moral des ménages en fonction de leur appréciation de la conjoncture économique actuelle et à venir, a gagné 2,5 points par rapport au mois précédent, pour s'établir à 53,5. Les analystes prévoyaient qu'il afficherait une très légère baisse, à 50. «Les inquiétudes concernant l'emploi pèsent toujours lourdement sur l'attitude des consommateurs», a expliqué le Conference Board.