La saison des Nobel 2010 s'ouvre aujourd'hui à Stockholm, avec l'attribution du Nobel de la Médecine. Cinq écrivains sont dans un mouchoir de poche pour le Nobel de Littérature. L'écrivaine algérienne, Assia Djebbar, est bien placée cette saison. En tête de liste, Assia Djebbar affiche en effet un profil multiforme, étant femme, algérienne venue du Monde arabe et de l'Afrique. Elle est connue également pour sa critique du colonialisme, malgré son élection à l'Académie française, il y a cinq ans. Son œuvre est universelle, étant traduite en vingt et une langues et maintes fois laurée. L'universalisme affiché par Assia Djebbar pourrait effectivement l'aider à trôner sur le Nobel de Littérature, cette saison. D'après les observateurs, les écrivains étrangers invités en Suède, lors du Salon du livre de Göteborg, tenu du 23 au 26 septembre derniers et consacré à la littérature africaine, sont sur le pont du Nobel. D'autres «Nobels Watchers» avancent que le buzz du Net fait par les Egyptiens pourrait influencer le jury du Nobel. En effet, il y a du lobbying dans l'air côté arabe, le regretté Naguib Mahfouz étant le seul à avoir été distingué par les Suédois. Le journal Le Monde écrit : « Arabic litterature, le blog d'une écrivaine américaine basée au Caire (la possibilité du Nil ?), a lâché un ballon d'essai au début mois en lançant l'hypothèse d'un prix ex-aequo à partager entre l'israélien Amos Oz et le libanais Elias Khoury (de quoi mécontenter les deux) ; le nom du poète syrien Adonis revient chaque année depuis les années 80 (mauvais signe) son traducteur en anglais Denys Johnson-Davies ayant évoqué dans ses Mémoires l'avis favorable d'un membre anonyme du Comité Nobel (à quoi ça tient, franchement)». D'autres noms de poètes reviennent régulièrement, avant chaque saison Nobel comme celui du Suédois Tomas Tranströmer, du Syrien Adonis et du Sud-coréen Ko Un. Les auteurs canadiens Margaret Atwood et Alice Munro, les romanciers américains Philip Roth et Joyce Carol Oates, l'Israélien Amos Oz sont également des habitués des pronostics à cette époque de l'année. Un éditeur algérien de la région parisienne, Lazhar Nahal, a mené plusieurs actions par admiration pour l'œuvre du poète et traducteur Philippe Jaccottet qui est aussi parmi les favoris, cette année. En janvier, le comité Nobel avait dressé une liste de 350 noms d'après les propositions qui lui avaient été faites par les maisons d'éditions, les institutions littéraires et les sociétés d'écrivains à travers le monde. En avril, elle s'est réduite à vingt. Aujourd'hui, il n'y a plus que cinq noms sur la liste. Bon vent à notre écrivaine, Assia Djebbar.