Le durcissement des conditions d'investissement apporté par les trois dernières lois de Finances, ainsi que les lenteurs des procédures administratives semble affecter le moral des porteurs de projets à Oran. Les nouveaux investis sements ont sévèrement chuté de 40% durant les six premiers mois de 2010 dans la wilaya d'Oran par rapport à l'année écoulée, selon un récent bilan établit par l'annexe de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI). Le nombre des nouveaux projets enregistré à l'ANDI est passé ainsi de 1.514 en 2009 à seulement 454 durant le premier semestre de l'année en cours. A ce rythme le nombre des nouveaux investissements durant cette année, ne devra aucunement dépasser la moitié de ceux de 2009. Le chiffre relatif aux déclarations de projets d'investissements en 2010 confirme la détérioration du climat d'accueil des investissements dans notre pays. L'incrimination des nouvelles mesures prises par le gouvernement en matière d'entrée des capitaux étrangers à la faveur des dispositions de la loi de Finances complémentaire pour 2009, a fusé alors dans les milieux d'affaires, car ces mesures ont, non seulement réduit le flux des IDE, mais également les investissements des opérateurs nationaux en favorisant les petits projets. Les projets d'investissement impliquant des étrangers doivent avoir l'aval du Conseil national de l'investissement (CNI). Une obligation qui a créé un véritable embouteillage et a bureaucratisé l'acte d'investir. Beaucoup de projets sont en retard et de nombreux investisseurs nationaux et étrangers se plaignent de ces blocages. Les investisseurs veulent revenir à l'ancienne réglementation. Le CNI examinerait alors, uniquement les grands projets d'intérêt stratégique et national. L'éventuelle suppression de l'obligation de passer systématiquement par le CNI constituerait un bon signe envoyé par le gouvernement aux investisseurs étrangers, après plusieurs mois de relations difficiles entre les deux parties. Il est à signaler, que depuis la promulgation de la loi de Finances complémentaire 2009, aucun grand projet d'investissement étranger en Algérie n'a été concrétisé. L'autre écueil aux nouveaux investissements est le foncier industriel qui constitue la première des contraintes pour la concrétisation de plusieurs initiatives à Oran. Des dizaines de demandes d'annulation de projets sont enregistrées dans le guichet unique de l'Agence nationale de développement et de l'investissement (ANDI) pour des motifs ayant trait essentiellement à l'indisponibilité d'assiettes foncières. Les investisseurs estiment que l'investissement à Oran, relève de «l'aventure» en raison de contraintes liées au foncier industriel et à l'indisponibilité d'assiettes qui a généré des manœuvres spéculatives et des lenteurs bureaucratiques dans l'acquisition de lots de terrain et d'actes de propriété.