Les médecins de dix wilayas ont adhéré au dispositif de conventionnement CNAS-praticiens médicaux avec des taux très variables d'une wilaya à une autre, a indiqué le directeur général de la sécurité sociale au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Dr Bourkaib Djawed. Ce constat a été fait par ce responsable à Tipasa à l'occasion du coup d'envoi, jeudi, dans cette dixième wilaya, de l'opération de conventionnement CNAS-médecins généralistes privés qui rencontre de l'appréhension de la part des praticiens, en raison de sa nouveauté et «surtout faute de communication et d'explication», selon les différents intervenants, même si à Médéa et Tlemcen, la dite opération connaît un succès, selon M. Bourkaib. Le dispositif de conventionnement, qui rentre dans le cadre des réformes en cours avec comme objectif principal, entre autres, de consolider la solidarité, d'uniformiser les avantages ainsi que l'unicité du financement avec une affiliation obligatoire des salariés ou non salariés, a été longuement développé par le représentant du ministère qui a insisté sur le fait que «cette initiative était dans l'intérêt de tous, à savoir malades, praticiens et organismes de sécurité sociale», ajoutant que le dispositif en question était perfectible et l'adhésion du médecin non obligatoire. L'intervenant a rappelé que « les mêmes appréhensions ont été constatées au moment du lancement du conventionnement avec les pharmaciens dans le cadre du tiers payant qui enregistre a ce jour l'adhésion, de 8.600 officines qui ont permis de prendre en charge 2.400.000 bénéficiaires parmi les retraités et malades chroniques retenus dans une première phase avant de l'élargir aux salariés et leurs ayants droit, d'ici à la fin 2012 ». Le pharmacien est, selon ce responsable, devenu un partenaire à part entière, et c'est ce qui est attendu du dispositif du conventionnement avec les médecins généralistes avant de l'élargir aux spécialistes et à toutes les wilayas du pays, d'ici la fin de 2014. L'instrument principal de mise en œuvre de ce dispositif est la carte «chifa» qui sera généralisée en 2012 puisque, depuis son lancement en 2007 à ce jour, il a été recensé la distribution de 4.600.000 cartes au profit de 15.000.000 de bénéficiaires, une opération qui a permis au secteur de faire des gains importants et provoqué une baisse des prix des médicaments grâce au système de tarif de référence. L'intervention du responsable de la sécurité sociale a été suivie d'un large débat au cours duquel a été soulevée une des principales appréhensions des praticiens relative aux honoraires proposés par le dispositif, jugés «dérisoires» (250 DA pour la consultation d'un généraliste et 400 DA pour le spécialiste). Le représentant de l'Association des médecins libéraux de Tipasa (AMLT), citant un rapport fait lors d'une journée d'études sur le dispositif qui a été décortiqué par les médecins en avril dernier, a parlé carrément «d'avilissement des honoraires». Dans son travail de synthèse, l'AMLT a émis un certain nombre de réserves sur ces conventions types entre organismes de sécurité et praticiens médicaux, et fait des propositions tenant compte des préoccupations des médecins tout en déplorant le fait qu'»ils n'aient pas été associés lors de leur élaboration, ce qui aurait évité bien des malentendus».