La progression des tentatives de suicides ces dernières années à Oran déconcerte les spécialistes. En l'espace d'une semaine, 24 personnes ont tenté de mettre fin à leurs jours à Oran soit une moyenne de six (6) tentatives de suicides par jour, a-t-on appris de sources hospitalière. Les candidats au suicide, admis au service des urgences médico-chirurgicales UMC, ont été sauvés in extrémis d'une mort certaine par les médecins. La majorité des candidats au suicide est recrutée parmi la gente féminine, précisent-t-on de mêmes sources. Les causes de l'explosion du nombre des tentatives de suicide sont multiples : le chômage, les difficultés matérielles et professionnelles ainsi que les problèmes relationnels et affectifs. Une récente enquête menée par le CRASC sur un échantillon de 400 patients accueillis au service des urgences médico-chirurgicales (UMC) de l'hôpital d'Oran avait révélé que 17,3% des femmes justifient leurs actes par «les difficultés de la vie, combinées à la tristesse et au désespoir» contre seulement 12% des hommes. Les personnes âgées entre 16 et 30 présentent le plus gros chiffre des candidats au suicide. Le sentiment de solitude, les conditions sociales et l'incompréhension de l'entourage ont poussé ces personnes à commettre l'irréparable. Les spécialistes mettent en cause l'évolution sévère de la famille algérienne, due essentiellement aux facteurs socioéconomiques, qui a laissé des séquelles apparentes sur la structure de la société. Les effets de ces changements ont été accentués par les affres du terrorisme qui ont profondément traumatisé la société toute entière. D'autres problèmes sociaux, tels que la crise du logement, le chômage, le vide culturel, les problèmes relationnels, les échecs scolaires, la drogue et l'oisiveté, sont venus se greffer à cette situation de violence. Ces différents facteurs ont lourdement influé les individus. Environ 10.000 personnes tentent de se suicider chaque année en Algérie, dont un millier environ réussit leurs actes.