Les spécialistes s'accordent à dire que la création d'un centre national spécialisé est impérative. Le suicide fait rage au sein des couches les plus démunies et défavorisées de la société algérienne. En témoigne le bilan communiqué par les services de la Protection civile et de la Gendarmerie nationale. «Au moins 132 cas de suicide ont été enregistrés durant l'année 2008», selon les mêmes services qui notent qu'en 2007 seulement, 78 cas ont été enregistrés. Les mêmes services expliquent que le nombre de suicides est en augmentation dangereuse dans notre pays. Cela étant, un séminaire de deux jours a été organisé sur ce sujet, à l'hôpital Nedir-Mohammed de la wilaya de Tizi Ouzou, le week-end dernier. Les spécialistes ont, lors du même séminaire, tiré la sonnette d'alarme concernant les catégories des suicidés. Les spécialistes, qui ont assisté à ce séminaire ont noté que «le suicide s'élargit à la couche des enfants et des vieux». Aussi, une étude rendue publique, lors de ce séminaire, indique que 54,5% de suicidés appartiennent à la classe moyenne dont 24, 20% souffrent de problèmes d'ordre social. La même étude explique également que 71% des suicidés sont célibataires et 25% sont mariés, précisant que 89,1% souffrent de troubles mentaux. Il ressort, également, lors du même séminaire que l'Algérie a enregistré, durant la période 2007-2008, au moins 4000 tentatives de suicide. Ainsi, l'hôpital de Tizi Ouzou à lui seul, a enregistré près de 224 tentatives de suicide, pour la même période. En outre, avril et mai sont les mois où l'on a relevé le plus grand nombre de suicidés selon les explications des spécialistes dans le domaine. Aussi, si nous faisons référence aux avis des spécialistes du domaine en la matière et au nombre de suicides, la création d'un centre national spécialisé dans le phénomène de suicide devient impérative. Pour rappel, 11 cas de suicides ont été enregistrés en six mois dans la wilaya de Béjaïa, tandis qu'à Oran neuf tentatives de suicide ont été enregistrées au cours de la semaine dernière. La gent féminine se taille la part du lion avec huit cas. L'ultime recours pour mettre fin à ses jours est l'absorption de psychotropes et autres produits médicamenteux hautement dangereux. Selon le sociologue français, Christophe Baudelot, le suicide en Algérie est un phénomène assez complexe. Concernant les études et les statistiques, il a estimé que l'Algérie accuse un grand retard dans ce domaine. «Les sociologues ne peuvent pas se prononcer encore sur le suicide en Algérie», a-t-il affirmé.