Dans son bilan du 3ème trimestre 2010, l'Observatoire des investissements et partenariats en Méditerranée (ANIMA-MIPO) a relevé une baisse très nette des Investissements Directs Etrangers (IDE) en Algérie, pour l'année en cours. Certes, cette évolution négative des investissements, notamment en terme de montants, a été ressentie dans toute la région du Maghreb, mais en nombre d'annonces de projets, la situation a été beaucoup plus marquée en Algérie qu'ailleurs. La baisse avoisine les 25% en ce qui concerne les montants d'investissements envisagés. Ce qui est énorme pour un pays qui a toujours tenté d'attirer les capitaux étrangers. Mais, selon toute vraisemblance, les lois promulguées ces dernières années, ont au contraire fortement contribué à dissuader les entreprises étrangères d'investir dans le pays. Et cela commence à se ressentir dans les chiffres relatifs aux flux des investissements étrangers. L'Observatoire d'Anima note que le nombre d'annonces d'investissement dans les pays du Maghreb devrait retrouver fin 2010 son niveau de 2008, mais les flux annoncés sont en chute libre : moins de 3 milliards d'euros annoncés en 3 trimestres, alors que le montant annuel moyen depuis 2003, dépasse les 8 milliards. D'après le bilan, la baisse des montants annoncés concerne les quatre pays maghrébins, mais en nombre de projets d'investissement, la hausse est forte en Tunisie (92 annonces en 3 trimestres, contre 78 pour l'année 2009), sensible au Maroc, tandis qu'Algérie et Libye, elles font une contre performance avec une baisse de plus de 25%. Ce qui fait dire à l'Observatoire qu'au Maghreb, «le redécollage est moins évident». L'Observatoire révèle aussi que l'Algérie est le seul pays de la région méditerranéenne où la baisse du nombre de projets d'investissement se double d'une diminution du nombre de partenariats, en l'occurrence très marquée. Seulement, 8 projets détectés en 9 mois, contre 35 en 2009. Les rédacteurs du rapport estiment que ce mauvais bilan de l'Algérie «est probablement imputable à l'adoption de nouvelles mesures contraignantes pour les investisseurs étrangers, et au flou relatif qui a prévalu quant à leur possible caractère rétroactif». De manière plus générale, une baisse en valeur des projets des IDE dans les pays méditerranéens a été relevée dans ce bilan d'ANIMA-MIPO. Le rapport signale d'ailleurs que les montants des projets annoncés par les neuf partenaires du Sud de la Méditerranée, plus la Libye et la Turquie, sont de 20,4 milliards d'euros jusqu'au 30 septembre 2010, contre 28,6 milliards d'euros en 2009, soit -5%. Le nombre d'annonces de projets repart, par contre, à la hausse avec 581 projets détectés au cours des trois premiers trimestres 2010, contre 542 au total en 2009, soit 43% sur toute l'année. Les partenariats d'entreprises poursuivent pour leur part leur augmentation : 362 annonces pour les trois premiers trimestres 2010, contre 303 au total pour l'année 2009 (+59%), selon la même source. En termes de pays d'origine des IDE, les entreprises européennes sont «largement en tête cette année avec 37% des montants», signale ANIMA-MIPO. A souligner que c'est dans le cadre du programme européen «Investir en Méditerranée», que l'Observatoire ANIMA-MIPO réalise depuis 2003, ce type de rapport permettant à la communauté des affaires de connaître, en temps réel, l'ensemble des annonces de projets d'investissements et de partenariats dirigés vers la Méditerranée.