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Le rapport du PNUD du 05 novembre 2010 relatif à l'indice du développement humain (IDH) en Algérie est un rapport mitigé
Publié dans Le Financier le 14 - 11 - 2010


1ère partie
L'indice de développement humain ou IDH développé en 1990 par l'économiste pakistanais Mahbub ul Haq et l'économiste indien, prix Nobel d'économie Amartya Sen. L'IDH est un indice composite, compris entre 0 (exécrable et 1 (excellent), calculé par la moyenne de trois indices.
IV.- Le rapport omet de traiter objectivement de la sphère informelle, produit du système bureaucratique facteur bloquant, où il s'agit de distinguer la sphère informelle productive, de la sphère marchande spéculative drainant plus de 40% de la masse monétaire en circulation et employant des millions de personnes. Ce qui nous renvoie à l'indicateur du calcul du taux de chômage, devant tenir compte de la dynamique féminine (entre 400.000/450.000 de demandes par an qui s ‘ajoute au stock de chômage actuel ), où selon l'officiel, il serait passé de 29% en 2000 à 23,7% en 2003, de 17,7% en 2004 , de 15,3% en 2005 et à moins de 11% entre 2009/2010, alors que selon certains organismes internationaux, il serait de plus de 25% en soustrayant cette sphère, les sureffectifs des administrations , des entreprises publiques, et les emplois temporaires de moins de 6 mois fictifs .Est ce les emplois rentes fictifs contribuent à la création de valeur d'une part , d'autre part, et est ce que les emplois précaires dominants ( 3 à 6 mois pour un jeune parfois universitaire à 6000 dinars par mois ) sont ils un signe d'amélioration de la situation sociale ? Est-ce que le rapport a fait une analyse objective à la fois sociologique et économique de l'essence de l'extension des harragas qu'il faillite éviter de banaliser ?
Paradoxalement, la crise du logement et des distributions de revenus sans création de valeur au nom de la solidarité absorbant plus de 10% du PIB (bien que la destination des transferts sociaux ne concerne pas toujours les plus défavorisées) ne permettent –elles pas à une famille de disposer de plusieurs revenus reportant dans le temps provisoirement les tensions sociales.
V.- Autre problème abordé superficiellement, inclus dans le calcul de l'indice, l'un des piliers du développement du XXIème siècle, la revalorisation du savoir et l'urgence de la réforme de l'école, mère de toutes les réformes en se limitant aux dépenses monétaires dans l'éducation. Alors que les enquêtes sur le terrain montrent clairement l'effritement du niveau scolaire, ayant plus de chance d'être chômeurs au fur et à mesure que l‘on gravite dans la hiérarchie scolaire, des sureffectifs dans les classes et amphithéâtres, des déperditions croissantes du primaire, secondaire au supérieur, une gestion défectueuse des établissements scolaires avec des bâtiments délabrés et un environnement sans âme.
Dans ce cadre, comment ne pas rappeler que le nombre de chercheurs par habitant est de 236 en Algérie, 540 en Tunisie et 2.000 aux USA, la norme internationale selon l'Unesco étant de 600. Cela est confirmé par le rapport de la Banque mondiale 2010 qui classe l'Algérie pour le développement technologique à la 123e place, du point de vue des institutions ,115e place, de l'innovation 114e place, et de l'enseignement supérieur et de la formation 102e place en rappelant le classement des Universités de l'Algérie entre 2008/2009 par le prestigieux Institut de Shanghai, ayant été classée 6995ème sur 7000 , le classement pour 2009/2010 ne figurant même pas avec la baisse alarmante du niveau, les universités devenant une usine de fabrication de chômeurs .
Certes existent un nombre impressionnant de laboratoires souvent n'ayant pas de relations avec le monde économique, mais l'important n'est pas le nombre, pour plus de 70% les primes de recherche étant surtout un complément de salaires . Par ailleurs combien d'entreprises y compris Sonatrach ont des laboratoires de recherche digne de ce nom préférant souvent des experts étrangers au lieu de faire appel aux compétences nationales. Même si on se limite au nombre souvent non significatif, l'important étant la qualité et non la quantité, le budget de recherche dans les pays émergents et développés dépassent souvent ¾% du PIB contre 0,1% pour l'Algérie. C'est que la mensualité d'un professeur et maître de conférences, en fin de carrière, est environ d'un tiers de celles de ses collègues marocain et tunisien, avec les nouvelles augmentations de 2008 ( moins d'un tiers par rapport au salaire d'un simple député ou sénateur ) et 80% de ce montant en retraite, sans compter les conditions de travail bien plus meilleures et surtout la considération (statut de l'élite au niveau de la société en Algérie dévalorisé). Nous ne parlerons pas des enseignants du primaire et secondaire encore plus dérisoire. Comme il ya lieu de préciser que la valorisation du savoir ne saurait s'identifier uniquement à des augmentations symboliques de salaires, mais implique une nouvelle reconfiguration des structures du pouvoir selon le couple contradictoire emplois rentes actuellement dominants / travail intelligence liés à l'approfondissement de la réforme globale.
VI.- En ce qui concerne le système de santé, inclus également dans le calcul de l'indice, le rapport du PNUD fait une analyse globale quantitative, loin des réalités, en ignorant des aspects qualitatifs fondamentaux. Bien qu'existe des compétences avérées, mais est ce que le professeur de médecine a-t-il un réel pouvoir ? La gestion du système de santé est défectueuse, bon nombre d'algériens prenant en charge souvent médicaments, couvertures, et nourriture). Paradoxalement certains à faibles revenus, se dirigent vers des cliniques privées n'ayant pas de relations de clientèles, la médecine gratuite favorisant certains responsables donc les relations de clientèles et donc n'ayant souvent de gratuit que le nom.
VII.-Le rapport du PNUD fait une analyse globale quantitative loin des réalités, ignore les aspects qualitatifs fondamentaux, les indicateurs positifs mis en relief étant artificiels car irrigués par la rente des hydrocarbures. On dépense et on dépense grâce à la rente sans analyser les impacts (faiblesse de l'Etat régulateur stratégique en économie de marché concurrentielle) misant sur la dépense monétaire, la quantité et non sur la qualité. Pour, preuve, bien que louant la médecine et l'éducation algérienne, discours pour la consommation intérieure, bon nombre de responsables, pour ne pas dire la majorité se font soigner et éduquent leurs enfants à l'étranger.
Or le problème essentiel pour les générations futures c'est à dire entre 16 et 25 ans sans hydrocarbures c'est-à-dire demain, est comment passer d'une économie de rente à une économie productive durable tenant compte de la nouvelle reconfiguration géostratégique économique mondiale horizon 202 avec l'entrée des pays émergents, le principal défi de l'Algérie étant la maitrise du temps qui ne se rattrape jamais en ce monde impitoyable où toute Nation qui n ‘avance pas recule. Toute la problématique du devenir de l'Algérie, ce qu'omet le rapport du PNUD, est l'avancement de la réforme globale en panne, liant le politique, l'économique, le social et le culturel inextricablement lié et donc à une plus grande cohérence et visibilité de la politique économique et sociale, donc l'instauration d'un Etat de droit et une bonne gouvernance. En résumé, la majorité des observateurs nationaux et internationaux convergent vers ce constat, les performances sont mitigées. Il est incontestable qu'un niveau plus élevé de libertés individuelles, plus de justice sociale, associé à une mise en application rigoureuse des contrats supposant leur stabilité, de hauts standards dans l'application de la loi et l'amélioration de la qualité de l'éduction et de la santé promeuvent les investissements productifs en permettant à terme l'émergence d'entreprises performantes et une amélioration du niveau de vie de la majorité de la population. Pour cela, outre de favoriser le nécessaire dialogue politique, social et économique, il s'agira de produire une information fiable objective en évitant de se donner des points d'autosatisfaction, avec des informations biaisées soutenues par certains segments organiques, selon l'expression d'Antonio Gramsci, aux ordres en contrepartie de la distribution de la rente.
*Le Docteur Abderrahmane MEBTOUL est Professeur d'Université


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