Docteur Abderrahmane Mebtoul Economiste Expert International L'indice de développement humain ou IDH est développé en 1990 par l'économiste pakistanais Mahbub ul Haq et l'économiste indien, prix Nobel d'économie Amartya Sen. L'IDH est un indice composite, compris entre 0 (exécrable et 1 (excellent), calculé par la moyenne de trois indices. Le premier aspect ( A) quantifie la santé] /longévité (mesuré par l'espérance de vie à la naissance), qui permet de mesurer indirectement la satisfaction des besoins matériels essentiels tels que l'accès à une alimentation saine, à l'eau potable, à un logement décent, à une bonne hygiène et aux soins médicaux adopté par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en 1990. Il est plus fiable que l'indicateur précédent utilisé, le PIB par habitant, qui ne donne pas d'information sur le bien-être individuel ou collectif quantifiant que la production économique. En 2002, la Division de la population des Nations Unies a pris en compte dans son estimation les impacts démographiques de l'épidémie du sida pour 53 pays, contre 45 en 2000. Le deuxième aspect (B) est le savoir ou niveau d'éducation mesuré par le taux d'alphabétisation des adultes (pourcentage des 15 ans et plus sachant écrire et comprendre aisément un texte court et simple traitant de la vie quotidienne) et le taux brut de scolarisation (mesure combinée des taux pour le primaire, le secondaire et le supérieur). Il traduit la satisfaction des besoins immatériels tels que la capacité à participer aux prises de décision sur le lieu de travail ou dans la société. Le troisième aspect ( C) est le niveau de vie (logarithme du produit intérieur brut par habitant en parité de pouvoir d'achat), afin d'englober les éléments de la qualité de vie qui ne sont pas décrits par les deux premiers indices tels que la mobilité ou l'accès à la culture donnant ainsi IDH = A + D + E/divisé par trois ( 3). A l'avenir il devrait inclure le taux de participation de la femme, signe du développement, à la gestion de Cité, des indicateurs environnementaux et démocratiques dont la liberté de la presse et les indices de corruption. Pour l'indice du développement humain(IDH), l'Algérie avait perdu 4 places, passant de la 100e place, en 2008, à la 104e en 2009 et selon le 20ème rapport 2010 du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) publié le 05 novembre 2010 , l'Algérie, est à la 84ème, avec un indice de 0,677 améliorant son classement de 20 places . La Libye est le pays maghrébin le mieux classé mondialement (53ème position), avec un indice de 0,755, suivie de la Tunisie, 81ème, avec un indice de 0,683. Le Maroc est à la 114ème place avec un indice de 0,567 et la Mauritanie est en 136ème position, avec un indice 0,433. Le rapport a classé les pays en quatre groupes: les pays à développement humain très élevé (42 pays), les pays à développement humain élevé (43 dont l'Algérie), ceux à développement humain moyen (42) et faible (42). le meilleur IDH au monde en 2010 a été réalisé par la Norvège avec un indice de 0,938. Le PNUD indique que l'Algérie consacre 4,3 % de son PIB à l'éducation, 3,6 % à la santé, 0,1 % à la Recherche et Développement, que l'espérance de vie est passé à 73 ans, le taux de mortalité des enfants ayant baissé et la population sans électricité est de 0,6 %. S'il faille se féliciter de cette amélioration, éviter la sinistrose gratuite et les dénigrements, il faut également éviter l'autosatisfaction source de névrose collective, les autorités du pays ayant besoin d'un rapport objectif afin de corriger les erreurs. Aussi, il faut éviter de se référer aux masses globales de peu de significations pour toute politique concrète mais réaliser une analyse à la fois structurelle, sectorielle et qualitative liant le processus de l'accumulation à la dynamique de l'emploi, de la répartition du revenu et du modèle de consommation par couches sociales ce qui constitue une faiblesse fondamentale de ce rapport. Après analyse, il s'avère que le dernier rapport du PNUD est fortement biaisé pour sept (07) raisons que j'évoquerai brièvement. I. Nous savons que le taux de croissance du PIB représentant environ 1/3 dans le calcul de l'indice a été d'environ de moins de 3% entre 2006/82010 en Algérie et que les 80% hors hydrocarbures sont eux mêmes tirés indirectement par l'effet des dépenses publiques via les hydrocarbures, les entreprises autonomes créatrice de valeur étant très faibles. D'ailleurs il est inexplicable que les effets de la crise mondiale structurelle , donc durable qui se répercute sur le cours des hydrocarbures donc sur les recettes futures de l'Algérie dont notamment celui de la chute des exportations du gaz représentant 1/3 des recettes algériennes en 2010 , n'aient pas été abordées sereinement ce qui aura un impact sur le calcul futur de l'indice. Ce qui explique d'ailleurs que les exportations hors hydrocarbures stagnent à environ 2% du total entre 2000/2010. Lié à cet aspect, existe une non clarté dans l'analyse entre l'importance des dépenses monétaires programmé de 200 milliards de dollars entre 2004/2009 ( aucun bilan à ce jour ) dont 130 milliards de dollars de restes à réaliser du programme de 2004/2009 sur les 286 milliards de dollars prévus entre 2010/2014 et son impact sur la sphère économique et sociale tout en intégrant les normes de coûts/qualités par rapport aux normes internationales pour déterminer les surcoûts et donc la mauvaise gestion. Certes une enveloppe monétaire importante a été consacrée aux secteurs de l'éduction et de la santé mais le problème essentiel est d'une part de ventiler cette dépense entre la part des infrastructures dominantes et la part consacré à l'amélioration de la ressource humaine. IL s'agit de calculer l'efficacité de cette dépense en comparaison avec d'autres pays, le récent rapport européen pour la région MENA 2009 montant clairement que pour d'autres pays l'impact économique et social est deux fois supérieure à l'Algérie avec deux fois moins de dépenses. Comme il s'agira d'éviter comme le fait le PNUD de gonfler le PIB en raisonnant à prix courants, en déflatant pour avoir le PIB à prix constants et d'éviter de comptabiliser positivement des activités négatives. II.- Au niveau de l'indice du développement humain, il s'agit de calculer également le PIB hors hydrocarbures où la position reculerait d'environ de 40 points la ramenant soit parmi les pays les plus pauvres de la planète. Cela explique également la faiblesse du pouvoir d'achat (le Smig étant à 140 euros au cours du 10 novembre 2010. Le rapport aurait du analyser le ratio global masse salariale sur le PIB total qui passe de plus de 40% entre 1974/1976 à 22,10% en 1991 et à moins de 19% entre en 2006/2010 ce qui aurait permis de montrer que la salarisation est en nette baisse qui est d'ailleurs une des explications de la crise mondiale actuelle) accusant une régression au profit des emplois rentes alors que pour 2006/2010 le ratio masse salariale sur le PIB est supérieur à 30% au Maroc,37% en Tunisie, et varie entre 40/60% selon les pays développés oubliant ainsi que le salaire est certes un coût mais une demande et que le travail est la seule source de la richesse . III.- Comme le rapport omet d'analyser objectivement l'indice des prix à la consommation et donc les raisons du processus inflationniste. Le taux d'inflation est -il réellement de 3 % - moyenne 2006/2007 et de 4% en 2008, de 5,7% en 2009 et 5,5% prévision de 2010 selon l'officiel mais dépassant les 10% selon certains organismes internationaux récents (enquête sur la région Mena) ? Car le besoin est historiquement daté et doit tenir compte de la structuration sociale, les ménages algériens ne mangeant pas des chiffres erronés mais étant confrontés à la dure réalité quotidienne ce qui explique leur niveau d'endettement surtout des couches moyennes utiles tant au niveau de la sphère réelle qu'informelle car existe des institutions et une intermédiation informelle dominante qui n'est pas uniforme. Où en est l'analyse de la concentration du revenu source d'injustice sociale au profit de couches spéculatives au détriment à la fois des producteurs de richesses des ménages , tout cela renvoyant à une lutte contre la corruption et donc à l'urgence d'une bonne gouvernance ? IV.- Le rapport omet de traiter objectivement de la sphère informelle, produit du système bureaucratique facteur bloquant, où il s'agit de distinguer la sphère informelle productive, de la sphère marchande spéculative drainant plus de 40% de la masse monétaire en circulation et employant des millions de personnes. Ce qui nous renvoie à l'indicateur du calcul du taux de chômage devant tenir compte de la dynamique féminine (entre 400.000/450.000 de demandes par an qui s 'ajoutent au stock de chômage actuel ), où selon l'officiel, il serait passé de 29% en 2000 à 23,7% en 2003, de 17,7% en 2004 , de 15,3% en 2005 et à moins de 11% entre 2009/2010 alors que selon certains organismes internationaux, il serait de plus de 25% en soustrayant cette sphère, les sureffectifs des administrations , des entreprises publiques, et les emplois temporaires de moins e 6 mois fictifs .Est-ce les emplois rentes fictifs contribuent à la création de valeur d'une part , d'autre part, et est ce que les emplois précaires dominants ( 3 à 6 mois pour un jeune parfois universitaire à 6000 dinars par mois ) sont ils un signe d'amélioration de la situation sociale ? Est-ce que le rapport a fait une analyse objective à la fois sociologique et économique de l'essence de l'extension des harragas qu'il faillite éviter de banaliser ? Paradoxalement, la crise du logement et des distributions de revenus sans création de valeur au nom de la solidarité absorbant plus de 10% du PIB (bien que la destination des transferts sociaux ne concerne pas toujours les plus défavorisés) ne permettent -elles pas à une famille de disposer de plusieurs revenus reportant dans le temps provisoirement les tensions sociales.