Le rideau est tombé dimanche soir sur le Festival du Monde Arabe de Montréal, onzième édition inaugurée par les Algériens de la troupe Djmawi Africa, qui a mis le feu parmi les spectateurs venus en masse à l'Astral de Montréal. Tout le monde était unanime pour dire que ce fut un spectacle. Après avoir écumé les scènes algériennes et celles d'ailleurs, le groupe vient transmettre sa joie contagieuse au public montréalais dans une soirée festive aux couleurs flamboyantes» dit la critique. Sur le plateau, le collectif algérien présente un véritable déluge électrique de rythmes et de sons où dialoguent et se mêlent musiques Gnaouie, Rock, Chaâbi, Reggae, Celte et Africaine. «Une fusion naturelle de genres et d'influences qui fermente et reflète l'identité métissée du groupe, une musique purement maghrébine, voire africaine, mais résolument ouverte sur le monde», ajoute-t-on. Un «groupe de Gnaouis», ses membres portent l'essence de l'Africanité algérienne et, en ce soir d'inauguration, ils ont offert leur premier concert en terres d'Amérique pour l'ouverture du Festival du Monde Arabe. Ils sont d'Algérie et de fusion, mais, s'ils puisent abondamment dans la musique Gnawa, leur répertoire est ouvert à plusieurs autres genres maghrébins et occidentaux. Mais aux dernières nouvelles, il semble que cette belle performance qui n'a laissé personne indifférent, vient d'être ternie par la «fugue» de six danseurs du ballet qui ont «disparu dans la nature» dit-on. Mais, ce qui est sûr, c'est qu'ils n'ont pas pris le même vol Montréal-Alger que les le reste de la troupe. 100 000 festivaliers Comme chaque année, plus de 100.000 personnes étaient attendues à l'événement, côté spectacles en série: Québécois «de souche», immigrants et touristes. Pas moins de 21 spectacles de danse et de chant, environ 18 projections de films de fiction et de documentaires, et une vingtaine de conférences et d'expositions sur le Monde Arabe. Dans tout ce programme, pas l'ombre de la Tunisie et des Tunisiens! Habituellement présente dans ce festival, la Tunisie a donc brillé par son absence cette année. «Nous étions en train de programmer ‘‘Hobb Story'' pour cette 11è édition, mais ça a été annulé à la dernière minute», indique le directeur et fondateur du Festival, Joseph Nakhlé. Il poursuit: «Pour assurer une présence pareille, il faut qu'il y ait une part de soutien financier du pays d'origine. Dans le cas contraire, nous ne pourrions pas nous en sortir. Ramener ‘‘Hobb Story'' aurait pu nous coûter environ 70.000 dollars canadiens. La troupe algérienne, a pour sa part, bénéficié d'un financement national. Par exemple. Le groupe Djmawi Africa, qui a assuré la soirée d'ouverture du Festival, s'est vu payer les billets de transport par le ministère de la Culture algérien, affirme-t-on. Côté marocain, il y avait Goya d'Arabie, entre autres. Pour les projections aussi, une série de documentaires sur le Maroc ‘‘Marahba bikoum'' et ‘‘Aller simple'', et un film algérien ‘‘La bataille d'Alger'' ont été projetés … Une dégustation gratuite à même été proposée par les autorités marocaine après les projections. D'autres pays du Monde Arabe sont bien représentés: la Syrie, le Liban, l'Egypte, etc. Et une forte présence de spectacles perses et Turcs… Et «ce n'est pas une erreur de programmation. Il s'agissait de la Culture arabo-musulmane d'une manière générale. Selon les organisateurs, 70% des spectateurs seraient des Québécois de souche, le reste appartenant à différentes communautés étrangères, principalement arabe, maghrébine et perse. Ce Festival a été une occasion de sortir, de découvrir de nouvelles créations artistiques et de s'ouvrir aux cultures de l'autre monde même si le but du Festival est de ne promouvoir aucune culture auprès du public !