La huitième édition du Festival du monde arabe de Montréal (FMA), inaugurée le 26 octobre et se poursuivant jusqu'au 11 du mois en cours , présente à ses publics de nombreux spectacles et œuvres de créateurs algériens, faisant dire à un des spectateurs assidus de cette manifestation que c'est là assurément un « festival aux couleurs algériennes. » Participation algérienne, avec notamment la pièce de théâtre de Slimane Benaissa, Au-delà du voile - Si tu es mon frère, moi qui suis-je ?, des concerts qui sont, ou seront, donnés par des chanteurs et formations musicales représentant différentes régions et répertoires du pays, des conférences thématiques, expositions, défilés de mode et autres activités culturelles. La chanteuse Kheira Belakhal et sa troupe El Naïlia, ont inauguré, le 31 octobre, le cycle des soirées algériennes. Spectacle haut en couleur « totalement dépaysant », avec une artiste épatante d'une passion et d'un amour sans limite pour la tradition musicale, et une troupe interprétant danses et gestuelles ou rythmes, mélodies et vie ne font qu'un. Pendant plus de deux heures, avec en ouverture une chanson sur le 1er novembre, les artistes, habillées de tenues traditionnelles, assises à même le sol et s'accompagnant d'un luth, d'une derbouka, des tazora et de leurs mains, ont exécuté des airs du répertoire et des danses qui ont non seulement séduit un public majoritairement québécois, mais ont poussé sur la piste de danse de nombreuses personnes. Originaire de Tindouf, le groupe qui s'est déjà produit aussi bien en Algérie, dans le monde arabe, qu'en Europe (France, Grèce, Italie), reprend surtout la musique et les danses d'El Houl. La soirée du 1er Novembre était réservée au groupe Bali de Djanet que dirige son fils Nabil, qui tente de donner un nouveau souffle à l'œuvre de la légende de la chanson targuie, le défunt Othmane Bali (1953-2005), qui a su admirablement chanter le désert, la vie nomade et la beauté de ses paysages et de ses gens. Le groupe a interprété plus d'une vingtaine de chansons de Othmane Bali, lors d'une soirée « haute en couleur et de sonorités musicales. »