Les travaux de construction de la première tour solaire hybride algérienne débuteront dès 2011, dans la commune de Bourkika dans la wilaya de Tipaza. C'est le directeur général de la Recherche scientifique et du Développement technologique au ministère de l'Enseignement supérieur, M.Hafid Aourag qui l'a annoncé jeudi dernier à l'APS. La réalisation de la tour solaire, dont l'agrément de mise en place a été signé depuis une année, débutera en 2011" a-t-il déclaré à l'occasion d'une réunion avec des partenaires algériens et allemands impliqués dans ce projet. Selon le même responsable, l'ouvrage algérien servira pour la recherche scientifique en matière d'énergies renouvelables mais également pour la production de l'énergie électrique. D'un coût d'environ un milliard de dinars, la tour s'étendra sur une superficie de 30 hectares et aura une capacité de production de 7 mégawatts. Elle sera «en mesure de couvrir les besoins énergétiques d'un village», a encore affirmé le même responsable. Son achèvement est, par ailleurs prévu, pour 2013. Par cette annonce l'Algérie se lance de plain-pied dans l'aventure du solaire, coiffant ses voisins et autres concurrents sur le poteau. En effet, la presse s'était faite l'écho dernièrement et à juste titre d'ailleurs, du dynamisme de nos voisins Maghrébins dans l'apprivoisement de cette nouvelle technologie sur le sol, soulignant les hésitations de l'Algérie, qui restait jusque là muette aux appels des investisseurs Allemands et Français pour ne citer que ceux là. Alors qu'on parlait de scepticisme des autorités locales à se lancer dans cette technologie, cette dernière annonce du ministère de l'enseignement supérieur vient ainsi balayer d'un revers de main toutes ces supputations. Mieux, l'Algérie se paye même le luxe de s'ériger en pionnier dans ce segment. En effet, selon M.Hafid Aourag , cette tour est d'autant plus importante qu'elle sera le deuxième dans son genre dans le monde, après un prototype de taille moindre réalisé en Allemagne par des chercheurs de l'Université de Julich, partenaire dans ce projet. Attentive et prudente quant aux projets de solaires sur son sol, l'Algérie ne s'en est jamais cachée. Partenariat technologique, fabrication des équipements en Algérie et ouverture du marché européen pour d'éventuels excédents de production d'électricité, l'Algérie avait posé ses conditions pour un éventuel engagement dans les projets de solaire annoncés en Europe. « On ne peut se permettre de développer les énergies renouvelables en important la technologie et sans que nous ayons la possibilité d'innover et de nous développer dans ce domaine ». Un équilibre a apparemment été trouvé avec les partenaires sur ce point. Le ministre de l'énergie et des minés avait même annoncé qu'un programme national « vaste » et «ambitieux » en matière d'énergies renouvelables serait rendu public avant la fin de l'année. C'est le cas aujourd'hui. Coté allemand, même enthousiasme. «Ce partenariat permettra une expérimentation de cette technique hybride encore peu connue en Allemagne''. Selon M. Gerrit Knoll, représentant de l'entreprise allemande partenaire du projet, ‘'Kraftanlaagen München''. Un premier pas selon lui, avant l'investissement dans cette énergie encore nouvelle en Algérie. A noter enfin que le projet est co-financé à hauteur de 80% par l'Algérie, assuré par le ministère de l'enseignement supérieur et à 20% par l'Allemagne.