La contrefaçon des produits de large consommation (cosmétiques, pièces de rechange, habillement, produits alimentaires, médicaments, etc.) prend des proportions inquiétantes à Oran, comme à travers tout le territoire national, d'ailleurs. Les saisies opérées par les brigades mobiles dans le cadre de la répression de la fraude révèlent l'ampleur de ce fléau. Plus de 17.000 tonnes de marchandises frelatées ont été saisies par les contrôleurs de la direction du Commerce lors des descentes effectuées dans les commerces de gros et de détail à Oran. La prolifération du marché informel semble à l'origine de cette hausse considérable des saisies de produits contrefaits. Et, fait nouveau, le phénomène qui parait s'installer en touchant presque toutes les activités commerciales et manufacturières, ne cesse de progresser pour concerner tous les produits commercialisés (électroménager, quincailleries, médicaments, habillement, pièce de rechange, et autres bien d'autres secteurs). Les produits cosmétiques viennent en tête de liste des produits contrefaits, talonnés de près par les pièces de rechange de véhicules. La Chine demeure le premier pays d'origine des articles saisis. Toutefois, d'autres pays asiatiques, à l'exemple de l'Inde, commencent progressivement à investir ce créneau porteur. L'invasion des produits contrefaits démontre la gravité de ce phénomène qui risque, selon des spécialistes, de frapper de plein fouet l'économe nationale, du moins ce qui reste de la production locale. L'ampleur du phénomène est palpable dans le secteur alimentaire. Près de la moitié de la marchandise contrefaite saisie se composait de produits alimentaires susceptibles, de par leur nature, de porter atteinte à la santé publique. Les services du ministère du Commerce ont affirmé que l'Algérie est devenue un paradis de la contrefaçon, puisque près de 40% de la production locale est contrefaite contre 41% de la production importée, signale-t-on. L'ampleur de la contrefaçon serait encore plus catastrophique, en ce sens que les produits contrefaits n'ont pu être interceptés qu'après dépôt de plaintes de la part de consommateurs ou des détenteurs de marques d'origine. Ces faux produits concurrenceraient le marché légal à hauteur de 35% pour les cosmétiques, parfums et articles d'hygiène, 30% pour les vêtements et chaussures, 12% pour les appareils électriques et électroniques et 30% pour les pièces de rechange automobiles. Les services concernés ont transmis 5.280 dossiers à la justice, alors que 425 commerçants ont été répertoriés sur le fichier national des fraudeurs. Ils seront exclus de facto de toutes les opérations du commerce extérieur et encourent de lourdes sanctions en cas de récidive. La contrefaçon des articles manufacturiers prend une ampleur qui inquiète en haut lieu l'administration douanière. Ainsi plus de 4 millions de produits contrefaits ont été saisis entre 2006 à fin 2008, rappelle-t-on.