L'importation et la commercialisation des produits contrefaits menacent le marché algérien et représentent un danger pour l'économie nationale et l'activité commerciale. Ces contrefaçons ont affecté, selon le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), El Hadj Tahar Boulanouar, tous les produits, notamment ceux de large consommation (alimentaires, cosmétiques, pièces détachées, électroménager, habillement et médicaments). Face à cette situation alarmante et nuisible pour l'économie nationale, l'UGCAA a appelé les autorités à créer une commission de contrôle en partenariat avec la Gendarmerie nationale et la Sûreté nationale. Elle a également suggéré l'aide du ministre de la Santé. M. Boulanouar, dans une conférence animée au siège national de l'UGCAA à Alger, a tracé un tableau noir du marché, légal ou informel, inondé de ces produits contrefaits. 80% des produits du marché mondial sont des produits contrefaits et leur valeur est estimée à 500 000 milliards de dollars, dira-t-il. Pour ce qui du marché algérien, le conférencier a précisé que «la perte annuelle pour notre pays oscille entre 25 et 30 milliards de dinars». Il a cité, dans ce contexte, quelques produits contrefaits commercialisés en force sur les marchés locaux, comme le tabac avec un taux de 60%, les pièces détachées (50%), les produits cosmétiques (40%), l'habillement et les chaussures (30%) et l'électroménager avec un taux de 12%. Les Douanes algériennes, quant à elles, ont saisi au cours de l'année 2008 4 millions d'articles contrefaits. Pour la chaussure uniquement, l'Algérie a importé de Chine pour 15 millions de dollars, soit plus de 25 000 tonnes. 25 à 30% des produits importés par l'Algérie, selon les estimations de l'UGCAA, sont contrefaits, et ils proviennent généralement d'Asie du Sud (Chine, Thaïlande, Taïwan), et d'Asie de l'Est (Russie, Ukraine). «80 à 90% des produits commercialisés proviennent des marchés informels qui ont des relations directes avec l'importation aussi informelle», dira M. Boulanouar, qui évoquera la production informelle du sel dans certaines régions du pays, à l'exemple de la wilaya de Biskra. Pour conclure, il dira que les pièces de rechange contrefaites ont fortement contribué à la hausse des accidents de la circulation. N. B.