Dans les hautes sphères, tous attendaient hier pour savoir de quoi sont faits les plans de développement dans le cadre du quinquennal 2010-2014 et dont il ne reste plus que quatre années. Une enveloppe financière de 286 milliards de dollars est consacrée pour cette période de relance socio-économique du pays. Donc hier, ce fut le Premier ministre qui a avancé les grands axes devant le Conseil de la Nation. Il l'avait déjà fait en octobre dernier devant l'Assemblée nationale. Le bilan d'activités du gouvernement couvre la fin du programme quinquennal 2005-2009 et le lancement du second (2010-2014). Pour le gouvernement, cette période couvre également la fin d'une décennie d'intenses efforts de rattrapage de déficits socio-économiques, générés par une crise multiforme. Le programme d'action 2010-2014 prévoit une très confortable enveloppe budgétaire de 11.534 milliards de dinars d'investissements publics «neufs», et 9.700 milliards de dinars pour l'achèvement de projets du premier programme quinquennal. Officiellement, le second programme quinquennal est orienté autant vers le développement humain, l'amélioration des conditions sociales des citoyens, que le développement «prioritaire» de vastes régions du pays notamment les Hauts-Plateaux. Si une attention particulière semble être accordée à ces régions pastorales, il faut donc déduire que c'est tout le secteur de l'agriculture qui est monté en épingle et mis en évidence pour faire sortir les populations rurales de l'ombre, pour ne pas dire de la noirceur des lendemains de plus en plus difficiles et qui expliquent en grande partie le pourquoi de la flambée des prix à longueur d'année. D'ailleurs, lors des débats au sein de l'Assemblée nationale, il faut se rappeler et le ton et l'intensité qui étaient de mise pour ne pas dire houleux par moments. Pas moins de 193 députés avaient alors pris la parole pour demander, questionner et assez souvent commenter pour « enrichir » l'agriculture afin de répondre aux besoins de la vie de tous les jours. L'or vert avait alors pris toute sa place dans l'arène politique pour tout simplement donner à manger au peuple à prix raisonnable. L'objectif « produire plus et mieux pour manger à prix décent » reste le même depuis des décennies et malgré les opérations conjoncturelles pour « soigner » le dossier de l'or vert, c'est toujours l'attente des fellahs, la même demande des paniers des ménagères qui disent qu'il faut « un panier plein d'argent pour un fond de légumes ». D'autres intervenants, tout aussi nombreux que les premiers, mettent le doigt sur la corruption qui est en train de miner le pays, de saper le morale des troupes et d'enrichir les riches en appauvrissant les pauvres. L'une des solutions prioritaires et primordiale n'est autre que la modernisation des rouages de l'administration à différents niveaux. C'est le prix de la réussite. Car les meilleurs plans ont beau être bien ficelés, ils ne pourront toutefois toucher leur but sans support adéquat et sans l'apport de tout un chacun dans un élan collectif pour des jours meilleurs.