Une opération de recensement des biens immobiliers et autres de la commune d'Oran sera lancée incessamment par les services techniques de la mairie pour récupérer les biens détournés de leur vocation, par certains élus et syndicalistes, a-t-on appris de sources autorisées. Cette opération de recensement a été décidée suite à une instruction de la Direction de la Réglementation et de l'Administration Générale (DRAG) de la wilaya d'Oran. Parmi les biens immobiliers détournés de leur vocation par des particuliers, il y a en premier lieu les salles de cinéma, dont nombreuses sont exploitées par des opérateurs privées qui ne payent pas un sou à la mairie. Certains ont même entrepris, en toute impunité, des travaux de réaménagement des salles de cinéma en commerces profitant du laxisme des services concernés. La mauvaise gestion des biens immobiliers et autres (voitures de services, camions, mobiliers…) de cette mairie a eu pour conséquence la chute des rentrées financières de cette «riche» commune. Le problème de recouvrement des créances et autres droits de cette commune se pose désormais avec acuité. Le montant des droits de cette collectivité locale sur les espaces publicitaires est estimé à 30 milliards de centimes, selon des sources autorisées à la commune. Les arriérés de loyers détenus auprès des commerçants de Souk El Kettane, de Sidi Okba et des autres marchés couverts de la ville avoisinent une dizaine de milliards de centimes. Le montant des créances détenues par la commune sur les seuls locataires de Souk El Kettane depuis l'année 2000 est évalué à 4,5 milliards de centimes. Les commerçants n'honorent paient leurs loyers depuis au moins sept ans, suite à la majoration de 300% décidée par l'exécutif communal en 2003. La gestion des espaces publicitaires, à l'intérieur du tissu urbain et dans la périphérie de la ville, a toujours constitué un véritable casse-tête pour les élus de la commune d'Oran. Les rentrées d'argent de cette collectivité locale ont sévèrement reculé ces cinq dernières années, menaçant gravement le fragile équilibre financier de cette APC. Les élus avaient récemment proposé le recours à la force publique pour récupérer l'argent de la commune auprès des locataires récalcitrants, mais pour l'instant rien n'a été fait dans ce sens. La mairie avait, en fait, adressé plusieurs mises en demeure à ses locataires en vain. Ces derniers ne respectent plus, et ce depuis plusieurs années, les clauses des contrats signés avec la commune. Le nouveau maire d'Oran avait donné des instructions fermes pour réactiver le recouvrement des taxes et des créances de la commune à travers la mise en place de commissions spéciales chapeautées par deux vice-présidents de l'APC et plusieurs directions dont la DHA et la DAE. Outre les droits sur les espaces publicitaires, la commune trouve aussi des difficultés pour le recouvrement des taxes concernant, entre autres, le droit de stationnement des porteurs de marchandises, du stationnement réservé près des hôtels ainsi que la pose des plaques professionnelles. Le recouvrement de ces taxes spécifiques permettra à la commune, selon les élus, de lancer des projets au profit des citoyens.