Face aux «simagrées» et aux «réticences» de Renault, l'Algérie opterait pour l'Allemand Volkswagen. Volkswagen, 2ème constructeur automobile à manifester son intérêt pour l'Algérie après Renault, a entamé des discussions avec les autorités de ce pays en vue d'une possible implantation, a fait savoir dimanche M. Mohamed Benmeradi, ministre algérien de l'Industrie, des PME et de la Promotion des investissements. «Aujourd'hui, Volkswagen insiste beaucoup pour venir. Nous avons eu des échanges assez intéressants avec ce groupe», a-t-il déclaré lors d'une conférence. Et d'ajouter que «nous avons eu, une grande première, des pourparlers avec Volkswagen qui a proposé de réfléchir de faire de l'Algérie sa base de soutien du marché africain », a-t-il déclaré. Volkswagen, est donc prêt à investir en Algérie avec un objectif d'exporter vers les autres marchés du Maghreb et de l'Afrique noir. Mohamed Benmeradi n'a pas fourni de plus amples détails mais l'installation de Volkswagen en Algérie est très probable, ont déclaré des observateurs qui étayent leurs propos par l'entremise du Président Bouteflika, lors de sa récente visite rendue à la chancelière allemande Angela Merkel. Auparavant, le dossier peaufiné a été présenté en octobre 2010 au gouvernement algérien. Ensuite, une délégation de Volkswagen, composée d'une dizaine de hauts responsables du groupe et dirigée par Christof Spathelf, Vice-président du groupe en charge de la production mondiale, avait séjourné à Alger, le temps d'avancer sur certains points qui étaient naguère en suspens, apprend-on. Puis parvint la visite officielle du Président de la République Bouteflika à Berlin, au début décembre dernier où le dossier a été évoqué par les premiers responsables des deux pays puis peaufiné par les responsables du ministère algérien de l'Industrie et leurs compères du constructeur automobile allemand. On apprendra aussi qu'une 3ème réunion qui pourrait être la dernière aura lieu entre les deux parties durant le mois en cours. Une usine de 150 millions de dollars Selon des indiscrétions, Volkswagen détiendra 49 % de l'usine de montage en Algérie et les 51 % restants seront répartis entre le FNI (Fonds national d'investissement) et la Sovac, une entreprise privée, qui commercialise les gammes Volkswagen en Algérie. Quant au montant de l'investissement, il s'élève à 150 millions de dollars. Si le projet aboutit, l'usine sera installée sur un nouveau site qui ne sera situé non loin d'un port, selon les exigences du constructeur allemand. Le site industriel de Rouiba a été refusé par les responsables de Volkswagen qui le qualifient « d'inadapté ». Le gouvernement algérien, qui négocie également avec Renault, n'a toujours pas fait connaître sa réponse. «Les Allemands comme les Français veulent aller très vite. Nous prenons un peu de temps pour examiner tous les aspects », a expliqué M. Mohamed Benmeradi. Volkswagen a proposé un projet graduel : Une première étape concerne une production de 70.000 véhicules par an, destinée essentiellement au marché local ; la 2ème étape envisage d'élever la production à 100.000 véhicules par an ; une 3ème étape prévoit à augmenter encore la production pour aller vers l'exportation. Les marques des voitures Polo et Polo Classic sont les gammes visées par le projet, en premier lieu, pour être suivies par d'autres marques de véhicules utilitaires. D'après l'étude du projet faite par Volkswagen, il est certain que le constructeur allemand atteindra un taux d'intégration dans le marché local de 40 % au bout de 30 mois. Volkswagen s'est également engagé à soutenir les PME algériennes qui participeront à la fabrication (accessoires etc.), via notamment des programmes de recyclage et de formation. L'Algérie est en concurrence avec l'Arabie saoudite pour accueillir l'usine Volkswagen, note-t-on.