Le PDG du groupe Cevital, M. Issad Rebrab, a imputé la flambée actuelle des prix à la spéculation au niveau des commerçants de gros et de détail. «Nous tenons à préciser que le groupe Cevital n'a procédé à aucune augmentation des prix du sucre et de l'huile, malgré une hausse continue des prix des matières premières sur le marché international». A déclaré le patron de Cevital, principal producteur du sucre et d'huile en Algérie, lors d'une conférence de presse. Selon lui, Cevital a continué, grâce au recours à ses stocks de matière première, à pratiquer des prix inférieurs aux marchés internationaux. Le prix d'un kilo de sucre est vendu par Cevital à 79,50 DA à l'usine et à 99 DA dans les magasins de détails du groupe, a-t-il avancé. Les concurrents de Cevital pour ce qui est de l'huile végétale à savoir Zinor, El Afia, Safia et La Belle, ont tous augmenté leurs prix de 11 dinars le litre d'huile. Ils ont annoncé, dans un communiqué publié vendredi soir, qu'ils revenaient sur leur décision. Se disant «extrêmement étonné» par les prix pratiqués au niveau des circuits de distribution de gros et de détail, il a attribué cette envolée des prix aux nouvelles mesures de la LFC 2009 visant à enrayer l'informel des marchés nationaux. D'autres sources ont ajouté que l'introduction anticipée, dès le début janvier, de l'usage du chèque a conduit certains grossistes à majorer leur prix de vente, contribuant ainsi à la flambée des prix. M. Rebrab explique, pour sa part, que les grossistes et les demi grossistes qui ont accepté la facturation de leurs achats au niveau des points de distribution, se sont précipités à augmenter leurs marges de distribution pour faire face à un éventuel manque à gagner pouvant être engendré par des redressements fiscaux. «En cas de contrôle fiscal, le producteur et le grossiste seront redressés chacun à 50% du montant de la facture s'il y a facturation sur faux registre de commerce», a-t-il dit pour expliquer les nouvelles conditions d'approvisionnement imposées aux distributeurs par les points de ventes de Cevital. Selon lui, la marge de distribution actuelle de 1% que prennent les grossistes pour chaque litre d'huile vendu est insuffisante même pour payer la taxe sur l'activité professionnelle calculée sur la base de 2% du chiffre d'affaires. Pour juguler cette hausse, M. Rebrab s'est dit prêt à apporter sa contribution aux efforts du gouvernement dans la stabilisation du marché. M. Rebrab a indiqué que c'est au gouvernement de choisir entre trois leviers importants, que sont la réduction des droits de douanes, la baisse de la TVA et la TAP et l'institution d'un taux de change bonifié pour les opérateurs importants des produits de première nécessité. «En tant qu'industriel de l'agroalimentaire, Cevital n'a pas pour vocation à spéculer sur les prix des produits, ne tire aucun bénéfice de ces augmentations et partage totalement les questionnements légitimes qui entourent cette hausse». Souligne Cevital dans un communiqué, précisant que le groupe « participe activement» à la démarche initiée par les pouvoirs publics pour parvenir à une stabilisation des prix des produits de large consommation. Interrogé sur les mesures à prendre pour stabiliser les prix, au cas où les cours des matières premières flambent, le président du Conseil d'administration du groupe, répond que ce n'est pas à lui « de dicter au gouvernement qu'elles sont les mesures à prendre». Le marché national dispose de capacités de production estimées à un peu plus de 2 millions de tonnes de sucre blanc par an et les besoins du marché national sont de l'ordre de 1,1 million de tonnes. Trois raffineries publiques cédées à des opérateurs privés fournissent annuellement environ 300.000 tonnes. Cevital dispose de capacités de production de 1,8 million de tonnes, et assure donc le complément pour le marché national et exporte le reste. En volume de production, Cevital a réalisé 700.000 tonnes en 2009, puis 1,2 million en 2010 et prévoit 1,8 million en 2011 puis 2,5 millions en 2012. Nous avons exporté pour 13.000 tonnes en 2009, 400.000 tonnes en 2010 et nous prévoyons un volume de 800.000 tonnes en 2011 et plus d'un million de tonnes en 2012.