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Dernières mesures gouvernementales : Le point de vue de l'ADEM
Publié dans Le Financier le 10 - 01 - 2011

1.-Privilégiant les intérêts supérieurs du pays, pour l'ADEM , toute analyse objective de la situation actuelle de l'économie algérienne caractérisée par la dominance de la rente des hydrocarbures, de la sphère informelle, du chômage notamment des jeunes et de l'inflation, la facilité de certains responsables étant d'imputer cela à l'inflation importée alors pourquoi au moment où le taux d'inflation mondial tenant vers zéro, n'ya t-il pas répercussion de cette baisse, doit partir d'une analyse globale, des mécanismes de régulation internes largement influencés par la régulation de l'économie mondiale. L'économie algérienne est une économie totalement rentière exportant 98% en hydrocarbures brut et semi bruts et important 75% de ses besoins de l'étranger. Aussi les méthodologies de calculs valables dans une économie structurée, donnent des résultats biaisés. D'où les taux officiels fictifs globaux non éclatés , déconnectées de la réalité de la société algérienne du taux de croissance ( 6% hors hydrocarbures en réalité tiré à plus de 80% par les hydrocarbures restant aux seuls créateurs de richesses moins de 20%) , du taux de chômage( moins de 10% en 2010 alors que certains organismes indépendants donnent plus de 20% dont plus de 30% touchant les jeunes et surtout les femmes) et d'une baisse du taux d'inflation qui serait passée de 5,7% en 2008 à 4,5% en 2010 (alors que les études sérieuses sur la région Mena donnent pour l'Algérie un taux supérieur à 10%) l'important étant de comprendre que plus de 70% perçoivent moins de 20.000 dinars par mois qui vont à plus de 80% aux produits de première nécessité ). Paradoxalement la cellule familiale, la crise du logement et les transferts sociaux (plus de 10% du PIB) mais mal gérés et mal ciblés ont atténués transitoirement les tensions sociales. Et peut –on on aller vers une individualisation avec une urbanisation anarchique sans relancer la machine économique (création d'emplois à valeur ajoutée et non des emplois rentes) sans accentuer ces tensions ?
2.Pour l'ADEM, Sur le plan de la théorie économique il y a essentiellement quatre causes certains gouvernement utilisant l'inflation pour réduire l'endettement public supportée en fin de compte, à court terme, par le consommateur final, pouvant être allégé par une réévaluation de la monnaie lorsque la productivité est satisfaisante , des subventions ou des importations plus bas que le prix intérieur lorsque l'Etat a des réserves de change , dont le déséquilibre Offre/Demande( pression démographique, spéculation au niveau des bourses mondiales e tau niveau intérieur par la sphère informelle) ) , l'inflation par les coûts (main d'œuvre- matière et amortissement), une injection monétaire qui ne suit pas la sphère productive ( mauvaise gestion , corruption ) et enfin le monopole ou oligopole ( rentes de situation qui s ‘ajoute au taux de profit moyen en période concurrence. Dans ce cadre, les huit dernières mesures annoncées par le gouvernement le 8 janvier 2011, sont justifiées pour atténuer les tensions sociales ,mais elles ne sont que des mesures transitoires de quelques mois comme la suspension des droits de douanes instaurée du 1er janvier 2011 au 31 août 2011, à l'importation du sucre roux et des matières de base entrant dans la fabrication des huiles alimentaires, ces droits de douanes étant de l'ordre de 5%,la suspension de la TVA de 17% sur le sucre roux et sur les matières premières entrant dans la production des huiles alimentaires, l'exonération de l'IBS sur l'activité de production, de traitement et de distribution des huiles alimentaires et du sucre cet impôt étant de 19% pour les activités de production et de 25% pour les activités de distribution, la création d' un système de stabilisation permanent des prix du sucre et des huiles alimentaires pour faire face à l'avenir et de façon durable à toute fluctuation des cours sur le marché international, l'exonération temporaire exceptionnelle des droits de douanes et de la TVA exigibles à l'importation du sucre blanc, que les grossistes n'ont nullement à présenter au producteur de sucre ou d'huile alimentaire ni une documentation nouvelle ni à procéder au règlement de leurs commandes par chèque, cette dernière mesure ne devenant obligatoire qu'à la fin du mois de mars 2011 et enfin les prix du blé fourni aux minoteries sont subventionnés par l'Etat et demeureront inchangés.
3.-Or, l'important pour l'ADEM, est de se demander si elles auront un impact à moyen terme sur le développement. Sans une vision cohérence et visibilité dans la démarche, une vision, stratégique d'ensemble de sortie de la crise multidimensionnelle, du passage d'une économie de rente à une économie productive supposant une profonde révision de la politique économique actuelle. L'Etat algérien dépense deux fois plus pour avoir deux moins de résultats en comparaison avec des pays similaires, se concentrant sur les infrastructures pour pus de 70% des dépenses , qui ne sont qu'un moyen de développement, avec des couts exorbitants : plus de 400 milliards de dollars de la dépense publique entre 2004/2014, avec un déficit budgétaire prévu en 2011 qui dépasse les 3000 milliards de dinars. Et sans hydrocarbures qu'adviendra –il de l'Algérie ? Cette nouvelle politique doit être fondée sur une mutation systémique embrassant le politique, l'économique et le social solidaires, faute de quoi les mesures du 08 mai 2011 s'assimileront à du replâtrage. L'Algérie dans trente (30) ans c'est -à dire demain aura une population qui approchera 50 millions d'habitants avec l'épuisement des ressources en hydrocarbures pouvant découvrir des milliers de gisements mais non rentables économiquement. L'âge moyen de nos enfants d'environ 20 ans en 2011, sera dans 30 ans de 50 ans et entre temps ayant une exigence d'avoir un emploi, un logement, se marier et donc avoir des enfants, donc une demande sociale croissante.
4.- Aussi, pour l'ADEM il faut à tout prix éviter d'avoir un mépris pour ce grand peuple et le considérer comme un peuple mineur , la jeunesse algérienne étant capable de miracles pour peu que les gouvernants lui tiennent un discours de vérité grâce à une nouvelle communication, une gouvernance rénovée, la valorisation du savoir et de l'intelligence loin d'une distribution passive de la rente. La vision dictatoriale des choix est dépassée étant à l'ère de la mondialisation et d'Internet comme le montrent, avec des régimes différents, la réussite des pays émergents qui construisent une économie de marché concurrentielle maitrisée, le monopole public ou privé étant néfaste, et ce grâce au rôle stratégique de l'Etat régulateur, l'économie de marché ne signifiant pas anarchie. L'ADEM demande une réactivation urgente du conseil de la concurrence autant que celui de la Cour des Comptes, évitant la création d'organes bureaucratiques se neutralisent, mais l'important est l'implication pour lutter contre les fléaux sociaux est le développement des espaces de libertés de la société, la sécurité du pays étant l'affaire de tous. Il est de plus en plus nécessaire de moraliser les institutions et les pratiques par la démocratisation des décisions. La concertation et dialogue permanent deviennent urgents entre les véritables forces vives de la Nation et non des organisations fonctionnarisées figées incapables de mobiliser, vivant grâce au transfert de la rente et non sur les cotisations de leurs adhérents, (vivant plus à l'ENTV l'Unique qui se discrédite de plus en plus faute de débats sereins, les Algériens étant parabolés). Ce qui ne peut qu'accentuer le divorce Etat/citoyens faute de relais crédibles alors que l'Algérie a toutes les potentialités pour surmonter cette crise et être un acteur actif au sein du bassin méditerranéen et de l'Afrique.
ADEM-10 janvier 2010(transmis sur votre Mail)
Pour le Bureau exécutif ADEM- Professeur Abderrahmane MEBTOUL


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