Hier matin, les travailleurs de la laiterie la Vallée, dans la commune de Tazmalt, à 80 km de Bejaia, ont tenu un sit-in devant le siège de la wilaya de Bejaia, a annoncé le journal électronique TSA. Cette action initiée par le collectif des travailleurs, survient après la dernière décision du gouvernement de réduire la facture du lait en poudre en réduisant les quota attribuer aux laiteries. Selon le représentant de ces travailleurs, « ils estiment que ce tour de vis du gouvernement est synonyme de plan social qui entraînera à terme la fermeture de leur unité de production». Il a ajouté que « se sont 70 emplois directs qui risquent de disparaître et dans leur sillage, les emplois indirects que leur laiterie a induits». En fait, la mise en œuvre de cette nouvelle stratégie de réduction de la facture du lait en poudre, engendre une réduction significative des quotas attribués mensuellement par l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL), aux différentes laiteries, privées et publiques. Le quota de laiterie la Vallée était de 220 tonnes par mois, il est passé, selon le représentant des travailleurs, à 50 tonnes. « Une quantité qui ne peut même pas couvrir la masse salariale et qui ne représente que trois à quatre journées de travail». Selon la même source « le porte-parole du collectif a réclamé aux pouvoirs publics le maintien du quota de 220 tonnes par mois. Car il a estimé qu'il est impossible dans la situation actuelle de collecter les 120.000 litres/jour de lait cru dont a besoin l'unité». Selon le représentant des travailleurs, « il faudrait au moins 6.000 vaches de race, qui donneraient chacune 20 litres de lait par jour, pour renoncer aux quotas de lait en poudre». Il a relevé que « dans le contexte actuel, il est quasiment impossible de collecter le lait cru d'autant que sept autres laiteries sont en compétition. Et parmi elles, des laiteries géantes à l'instar de Soummam, Danone, Candia et l'entreprise publique Giplait». Il faut savoir que le gouvernement espère encourager l'élevage et la production de lait cru, en réduisant les quotas de lait en poudre aux laiteries publiques et privées. Certains estiment que le gouvernement prête, ainsi, main-forte aux petits producteurs de lait, lesquels échappent au circuit officiel de distribution avec les risques qui peuvent en découler.