Dans le cadre du nouveau texte de loi sur les aires protégées, la wilaya d'Oran est concernée par une aire maritime en l'occurrence les îles Habibas Habibas, ou « îles des amis » pour les Oranais qui ont le pied marin. Dans le cadre du nouveau texte de loi sur les aires protégées, la wilaya d'Oran est concernée par une aire maritime en l'occurrence les îles Habibas Habibas, ou « îles des amis » pour les Oranais qui ont le pied marin. Les îles Habibas, ont reçu la visite d'équipages aussi célèbres que ceux du « Calypso » du commandant Cousteau et du « Fleur de Lampaul » du très médiatique Nicolas Hulot. Pas trop éloignées de la côte, très visitées durant la saison estivale pour le pique-nique ou la pêche récréative, les îles sont le paradis des amateurs de mérou et des petits pêcheurs de Bouzedjar tout au long de l'année. Les îles, qui s'étendent sur 40 ha en superficie terrestre et 2.684 ha en zone marine, sont dépourvues de cours d'eau, permanents ou temporaires. Quelques habitations, actuellement presque toutes en ruines, avaient été construites voilà un peu plus d'un demi-siècle et comportaient des réservoirs pour emmagasiner les eaux de pluie pendant l'hiver. D'un point de vue biodiversité, les îles Habibas renferment un fond floristique commun au bassin méditerranéen occidental. Cependant, parmi la centaine espèces recensées, 9 sont endémiques strictes à l'Oranie. Une attention particulière doit être accordée à, au moins deux espèces : la Brassica spinescens (choux des Habibas) et la Spergularia pycnorrhiza, vivant exclusivement dans ce site. On relève aussi l'existence de l'Anthemis chrysantha, Koeleria balansae, Filago fuscescens et Silene pseudo-atocion (variété oranensis). Cette liste est complétée par Ephedra altissima var, mauritanica, Arisarum vulgare, simorrhinum et Fumaria munbyi, endémiques nord-africaines et localisées strictement dans la partie Ouest du pays et au Maroc. Concernant la faune, sur les 09 espèces inventoriées, quatre d'entre elles (Larus audouinii, Phalacrocorax aristoletis, Falco eleonorae et Calonectris diomedea) présentent un haut degré d'endémisme et de rareté à cause de leurs faibles effectifs. Les restrictions alimentaires semblent être la cause naturelle de cette rareté, mais les effectifs continuent à accuser des diminutions dangereuses à cause de la main de l'homme. Ces espèces bénéficient, en principe, d'un statut juridique qui les protège et régule l'intervention en fonction du niveau de menace ou de danger dans lequel se trouve chacune d'elles. Un inventaire mené in situ, a permis d'identifier 04 autres espèces, rares et endémiques à la Méditerranée. Les 03 dernières espèces qui ont été observées et recensées, n'ont fait l'objet d'aucune publication. Il s'agit du pigeon biset, de la huppe fasciée et de l'aigrette garzette. L'accès non contrôlé au site permettant des prélèvements d'œufs et de poussins, réduit drastiquement les chances de réussite de la reproduction devant normalement assurer la pérennité des espèces sur place. Les menaces qui pèsent sur la faune ornithologique sont aussi dues à des facteurs naturels dont le contrôle est moins aisé ; elles sont le fait de l'expansion de la population du goéland leucophée d'une part, espèce plutôt envahissante, et de la prolifération des rats qui ne trouvent pas de prédateurs, d'autre part. Tous ces éléments démontrent l'urgence d'une intervention afin de préserver un capital de plus en plus fragilisé par la multiplication de la fréquentation des Habibas par les estivants. La préservation des oiseaux implique des mesures draconiennes, en particulier un suivi régulier, voire continu des populations, mais aussi et surtout une protection totale. L'interdiction de la fréquentation du site pendant une durée de 6 à 8 ans semblant raisonnable pour stabiliser les colonies actuelles. Plusieurs espèces étant piscivores, il est également nécessaire d'assurer une ceinture de protection marine. Pour conclure, on estime qu'il est quand même intéressant de signaler la présence d'un reptile, il s'agit d'un lézard, le Lacerta perspicillata, espèce endémique précédemment signalée aux îles Baléares.