Keolis, filiale de la SNCF, (France) pourrait faire son retour en Algérie pour se repositionner sur le contrat d'exploitation du futur tramway d'Alger, apprend-on de sources généralement fiables. Le contrat du tramway d'Alger aurait accumulé un retard de deux années en plus des 20 mois de préparatifs de la mise en service, comme l'édicte les termes du contrat. Ce contrat d'une valeur de 50 millions de dollars (4,5 milliards de dinars) intéresse fort bien la filiale française, et ses représentants usent de tous les stratagèmes de la diplomatie d'influence pour retourner en Algérie. Pour rappel, le français Keolis a décroché le contrat en septembre 2008 de la gestion du tramway d'Alger. Le contrat portant sur l'exploitation pendant 10 ans du tramway d'Alger, a été signé entre l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) et Keolis le 8 avril 2009. A peine une année plus tard, Keolis s'est finalement retirée. Un départ qui reste aujourd'hui encore inexpliqué mais qui relèverait «de la souveraineté du ministère des Transports». Pour remplacer Keolis et permettre la mise en service du tramway, l'entreprise du métro d'Alger a dû relancer un avis d'appel d'offres pour la sélection d'un nouvel opérateur. Les raisons du 1er retrait Le directeur des projets tramway et transports par câbles à l'entreprise du métro d'Alger (EMA) avait déclaré naguère que Keolis est partie sans raison plausible. D'après d'autres interlocuteurs proches du ministère des Transports, Keolis avait déposé un dossier administratif «incomplet» aux autorités algériennes, et à cause des retards importants provoqués par le groupement chargé de réaliser le tramway d'Alger. La désinvolture de Keolis a suscité le courroux du ministre. Le contrat, d'une valeur de 50 millions d'euros sur 10 ans, n'a jamais été donc signé entre les deux parties. Et en présentant un dossier incomplet, les responsables de Keolis en Algérie n'ont même pas réussi à obtenir leur registre de commerce, apprend-on de même source. En effet, la mise en vigueur de ce contrat dépendait de l'immatriculation auprès du Centre national du registre du commerce (CNRC) de la société créée pour exploiter le tramway, Keolis tramway d'Alger (KTA), filiale à 100% de Keolis. Or, le CNRC a indiqué le 17 août 2009 ne pas pouvoir immatriculer KTA en raison de l'ordonnance du 22 juillet 2009 (loi de finances complémentaire) qui fait obligation aux investissements étrangers d'être réalisés, via des partenariats à actionnariat national résident, d'au moins 51%. Il est à rappeler que la relation entre Keolis et l'Entreprise du métro d'Alger n'a pas dépassé le stade de l'annonce d'attribution du marché d'exploitation, a-t-on appris. Les statuts de KTA ayant été signés et publiés en juillet 2009, Keolis a évoqué la non rétroactivité de la loi pour obtenir cette immatriculation. Dans ses démarches, Keolis a été soutenue par EMA. Pendant toute cette période et sans attendre l'immatriculation de KTA, les experts de Keolis détachés en Algérie ont commencé a assister EMA dans la phase préparatoire à l'exploitation du tramway. Ils ont notamment participé à des réunions internes, contribué à la rédaction d'un rapport sur la billettique, sélectionné des candidats destinés à occuper les postes de formateurs prévus au contrat, a affirmé notre source au fait du dossier. Mais, le 11 février 2010 Keolis a reçu une notification de EMA l'informant de la résiliation aux torts exclusifs de Keolis de la convention non mise en vigueur à ce jour. Fiche technique La première ligne de 23,2 km de ce tramway, entre le centre-ville d'Alger et Dergana (banlieue Est), doit être mise progressivement en service à partir de décembre 2009, selon le chargé de la préparation à l'exploitation de l'EMA, M. Kamel Kartout. Le groupe Keolis était en concurrence avec deux autres groupes français, RATP développement et Transdev pour ce contrat. La construction de la première ligne du tramway d'Alger en Algérie a été confiée en 2006 au consortium composé du Français Alstom, de l'Italien Todini et du groupe algérien ETRHB pour 356 millions d'euros. La ligne, en cours de réalisation, mesurera une vingtaine de kilomètres et comptera 38 stations. Alstom avait été retenu par l'EMA pour la fourniture de 41 voitures nouvelle génération, Citadis, qui circuleront sur la première ligne de tramway reliant le centre-ville aux nouveaux quartiers Est d'Alger. En plus des rames Citadis, Alstom fournira, dans le cadre de ce projet, les voies, le système d'alimentation, l'électrification de traction, le système de signalisation, les équipements de commandes, une partie des travaux publics et un atelier. Keolis, nouveau gestionnaire du tramway d'Alger, est une filiale de la compagnie française SNCF. Alors que EMA vient de relancer l'appel d'offres pour l'exploitation du tramway d'Alger, Keolis tient à préciser que c'est contre son gré qu'elle a été amenée à se retirer de l'Algérie et à interrompre le travail entamé. Keolis compte 160 filiales en France où elle gère le métro de Lyon ou encore les tramways de Lille et du Mans. Elle exploite des réseaux dans onze autres pays : Allemagne, Australie, Belgique, Canada, Danemark, Etats-Unis, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni et Suède. La société a réalisé un chiffre d'affaires 3,4 milliards d'euros en 2009.