La marche populaire et pacifique à laquelle a appelé hier, le RCD, malgré l'interdiction des pouvoir publics n'a finalement pas eu lieu. L'imposant dispositif de sécurité (plusieurs centaines de CRS, d'agents de la sureté nationale et de civiles) a finalement eu raison des camarades de Said Sadi, empêchés de quitter leur propre immeuble (siège du RCD) sis à la rue Didouche Mourad, pour se rendre à la place du 1er Mai d'où devait démarrer la marche. Certains militants ont bien tenté de percer, le barrage sécuritaire, en vain. Ces derniers ont fait les frais d'un dense cordon de sécurité, totalement hermétique. A défaut de se rendre à la place du 1er Mai d'où, plusieurs centaines de sympathisants du RCD se sont rassemblés, au niveau de leur «siège», scandant des slogans hostiles au pouvoir. Des échauffourées ont éclaté à cette occasion entre manifestants et policiers faisant une dizaines de blessés. Violentes échauffourées Frustrés de l'interdiction de sortie qui leur a été signifiée, certains militants du RCD sen sont pris violement aux forces de l'ordre, donnant lieu à quelques empoignades, pour le moins musclées. Une dizaine de blessés sont à déplorer tant du coté de la police que parmi les manifestants. Les agents de police ont par ailleurs procédé à plusieurs interpellations de militants RCD, une vingtaine selon les témoins. Vers les coups de 11h, et au vu de la situation, Said Sadi apparait pour la premier fois, au balcon de son siège en compagnie de tous les ténors du parti d'opposition venus le soutenir. « Après l'état d'urgence, nous voila dans un état de siège» a déclaré le Dr Said Sadi applaudi par la foule. Selon lui, des centaines de sympathisants ont été empêchés de rallier la capitale, pour revendiquer leurs droits. Les cités universitaires sont encerclés, et la capitale bouclée. Plus que les «libertés individuelles et la levée de l'état d'urgence», son parti réclame dorénavant, «la fin du régime». Noureddine Ait Hamouda fidèle à son franc parlé et sa gouaille légendaire a promis pour sa part un lot de révélations, à partir de la semaine prochaine. Selon lui, tout le monde en prendra pour son grade, et tous les scandales seront désormais révélés au grand jour. Enfin selon Dr Hassani, député de l'immigration, présent à la manifestation « ce rassemblement est un succès ne serait ce que par l'impressionnant dispositif policier déployé pour l'occasion ». A noter que plusieurs témoignages nous ont confirmés, les difficultés pour les usagers des transports en communs de rallier la capitale hier matin. Les citoyens véhiculés, ne s'en sont pas mieux sorti, étant donné les nombreux barrages filtrants stationnés un peu partout à Alger. Même l'avenue Diodouche Mourad a été fermée aux piétons vers les coups de midi.