C'est finalement le groupement allemand Centrotherm, qui réalisera l'usine de fabrication de modules photovoltaïques pour le compte de Rouiba Eclairage, filiale de Sonelgaz. En lice avec deux autres candidats, tous allemands, pour l'obtention du contrat de partenariat, Centrotherm a présenté, lundi, l'offre la plus intéressante à l'issue d'une séance d'ouverture des offres commerciales. Pour un investissement global de 29,8 milliards de dinars (298,2 millions d'euros), sa proposition comprend en effet, les intrants de la réalisation, le coût de la main-d'oeuvre, les équipements ainsi que les droits de douanes à l'importation. »Ce niveau de prix, obtenu avec Centrotherm, très compétitif, est presque au même niveau que celui pratiqué en Chine», a souligné M. Bouterfa, PDG de la Sonelgaz au micro de Radionet. Enfin, avec le lancement de l'usine de fabrication de modules photovoltaïques, l'Algérie se lance de plain-pied dans son programme des énergies nouvelles et renouvelables. Un programme qui devra a l'horizon 2030, aboutir à la production de 22.000 MW d'électricité propre. ENR : Un programme ambitieux Invité sur les ondes de la chaîne 3, M. Bouterfa PDG de la Sonelgaz, est revenu hier sur le programme national des ENR, dans lequel l'Algérie s'engage dorénavant de manière très dynamique. Selon lui, 120 milliards de dollars seront consacrés dans les 20 prochaines années à la production des ENR, dont prés de la moitié seront destinés au marché local. Ce programme comprend la production de 22.000 MW d'électricité, dont 10.000 sont destinés à l'exportation. Par ailleurs, dans le cadre de ce programme décliné en plusieurs étapes, 2.000 mégawatts seront produits à partir de l'énergie éolienne, 2.800 mégawatts à partir du solaire photovoltaïque et 7.200 mégawatts à partir du solaire thermique. Pour maximiser sa production, l'Algérie mise sur les programmes mixtes entre différentes technologies d'ENR. Cela « nous permettra de tirer l'avantage du vent et du soleil pour économiser l'énergie dans les sites isolés. Et puis, des centrales thermiques qui seront injectées dans le réseau » a indiqué le responsable. En 2030, l'Algérie capitaliserait 12.000MW de renouvelables, pour une capacité totale installée de 35.000 MW. L'exportation oui, mais pas n'importe quel prix Pourra-t-on un jour, substituer l'exportation des hydrocarbures par celle des ENR? La question mérite d'être posée, au moment où les réserves algériennes de pétrole et de gaz sont sujettes aux plus folles rumeurs. Néanmoins, d'après les observateurs, il est trop tôt pour le savoir, surtout que les capacités algériennes en la matière ne sont pas encore établies. En effet, l'Algérie va d'abord développer les énergies renouvelables pour leur intégration dans le réseau national, avant d'en destiner le surplus au marché international. Un scénario confirmé par les responsables directement concernés. Le programme national des énergies renouvelables « n'est pas un programme destiné exclusivement l'exportation » a martelé Nouredine Bouterfa hier au micro de la chaîne 3. Selon lui, « le programme des énergies renouvelables, est d'abord destiné au marché national ». Ceci dit, « Si en parallèle on peut développer de l'exportation il faudra le faire » a-t-il indiqué. Sur les 22.000 MW, que compte produire l'Algérie d'ici 2030, 10.000 MW sont destinés à l'exportation, mais l'Algérie émet une série de condition pour son déploiement. «Pour l'exportation, il est clair qu'il y a un certains nombres de conditions qui sont mises en place pour la développer » a expliqué M. Bouterfa. En plus de partenaires étrangers et du marché extérieur qui absorbera le surplus de la production algérienne, il faudra trouver les financements extérieurs nécessaires à l'exportation. « Il n'est pas question de développer le marché de l'exportation à partir de ressources locales » a insisté le responsable.