A. Walid Créée une année après le recouvrement de la souveraineté nationale (1963), Sonatrach s'est ingéniée à s'imposer face aux multinationales qui opéraient dans le sud algérien, à l'image de l'anglo-néerlandaise Shell, British Petroleum ou Mobil Oil et Total. Mais c'est la décision de nationaliser les hydrocarbures, annoncée le 24 février 1971 à Hassi Messaoud, plus important gisement algérien de pétrole, que l'Algérie a véritablement repris possession de ses ressources naturelles avec l'acquisition d'au moins 51% des intérêts des sociétés concessionnaires françaises qui opéraient dans le sud du pays. Avec une production d'hydrocarbures de plus de 214 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) et des recettes avoisinant 56 milliards de dollars en 2010, l'Algérie continue de s'imposer comme un acteur majeur sur la scène énergétique mondiale, 40 ans après le recouvrement de la souveraineté nationale sur ce secteur. Elle a pu relever le défi en prenant le relais de ces compagnies avant d'atteindre, en l'espace de quelques années, un niveau appréciable d'intégration dans les différents segments liés à l'industrie pétrolière et gazière, allant de l'exploration et production à la commercialisation. La raffinerie d'Arzew, mise en service en 1972, était le plus important exemple de ces réalisations. Cette structure devait commencer avec une capacité de production de 2,4 millions de tonnes par an de carburants, 70.000 tonnes par an de bitumes, 55.000 tonnes par an de lubrifiants et 110.000 tonnes par an de GPL. La production pétrolière est passée de 48,2 millions de TEP en 1970 à 54,33 millions en 1978 pour s'établir à 220 millions en 2010. L'Algérie a consolidé son statut de partenaire énergétique fiable dans la région euro méditerranéenne avec d'importants projets structurants tels les gazoducs Medgaz, le Galsi, le GME ou encore le TSGP (Trans-saharian gazoduc pipeline). Et, pour rester dans cette extraordinaire montée en puissance de l'Algérie, comme un pays leader dans la fourniture de gaz à l'Europe, il y a également le TSGP, qui devrait acheminer le gaz vers les marchés européens à partir du sud du Nigeria via le Niger et l'Algérie, puis la Méditerranée. D'une longueur d'environ 4.300 km, il devrait alimenter le marché européen à hauteur de 20 à 30 milliards de m3 par an vers 2015.