B. Mahmoud Les prix du poulet et des œufs s'envolent dans les marchés. Le kilo de poulet de chair est passé de 220 dinars à 290 dinars, en l'espace de quelques semaines, au grand dam des ménages à faible revenu. Les prix des œufs prennent aussi des ailes pour atteindre le seuil de 9 dinars l'œuf…au prix de gros. L'œuf est proposé chez les détaillants à 10 dinars, de quoi donner le tournis au pauvre consommateur. Autre conséquence de cette envolée, les prix du poulet rôti ont été revus à la hausse dans les rôtisseries. Elles oscillent désormais entre 500 et 700 dinars l'unité. Des prix qui dissuadent les consommateurs parmi les plus téméraires. Les raisons de cette frénésie des prix ne semblent pas évidentes aux consommateurs qui s'attendaient, il faut le dire, à une baisse. A en croire certains éleveurs, la chute du thermomètre serait à l'origine de cette envolée subite et soutenue des prix des volailles, car de nombreux petits éleveurs ne peuvent pas résister à la hausse des coûts de l'exploitation durant la période hivernale. Avec la baisse du mercure, les charges augmentent, notamment celles du chauffage et des aliments de volaille, ce qui a poussé les petits éleveurs à baisser le rideau. La hausse vertigineuse des prix des aliments de volaille, à savoir le maïs et le soja sur le marché international, a été le coup de grâce pour les petits éleveurs. Pour les professionnels de l'aviculture, la filière est en pleine crise. Les aviculteurs n'en finissent pas de tirer la sonnette d'alarme dans l'espoir d'attirer l'intention des pouvoirs publics sur l'urgence de la situation. En 2008 l'association interprofessionnelle des productions animales (IAPA) avait adressé un rapport alarmant au gouvernement pour réclamer des mesures d'urgence dans le souci de sauver cette filière. L'organisation interprofessionnelle avait réclamé l'alignement des droits de douane de toutes les matières premières à 5%. Elle a aussi plaidé pour la réduction de la TVA «de 17 à 7% aussi bien pour les matières premières que pour les aliments composés, afin de sauver les petits éleveurs de la faillite.» Les éleveurs appellent l'Etat à «prendre des mesures d'urgence pour faire face à une conjoncture des plus difficiles, marquée par une flambée vertigineuse des cours des céréales et des oléagineux entrant dans la fabrication de l'aliment du bétail, qui se répercutent sur les coûts de revient des productions animales».