Les prix du poulet a fortement augmenté ces dernières mois passant de 190 à 290 DA le kilo en l'espace de quelques jours seulement. Les prix du poulet et des œufs s'envolent en Algérie. Le kilo de poulet de chair est devenu plus cher en passant de 190 dinars à 290 dinars en l'espace de quelques jours au grand dam des ménages à faible revenu. Les prix des œufs prennent aussi des ailes pour atteindre le seuil jamais égalé de 10 dinars l'œuf…au prix de gros. L'œuf est désormais proposé chez les détaillants à 12 dinars, de quoi donner le tournis aux ménagères . Les raisons de cette frénésie des prix ne semblent pas évidentes aux consommateurs qui s'attendaient, il faut le dire, à une baisse des prix avec la fin du mois sacré. A en croire certains aviculteurs , la baisse du thermomètre serait à l'origine de cette envolée subite et soutenue des prix des volailles car de nombreux petits éleveurs ne peuvent résister à la hausse des coûts de l'exploitation durant la période hivernale. Avec la baisse du mercure, les charges augmentent, notamment celles du chauffage et des aliments de volaille, ce qui a poussé les petits éleveurs à baisser rideau. La hausse vertigineuse des prix des aliments de volaille, à savoir le maïs et le soja, sur le marché international durant l'été a été le coup de grâce pour les petits éleveurs. Le marché international a connu une accalmie entre temps mais chez nous c'est les importateurs qui continuent de dicter leurs propres règles. Pour les professionnels de l'aviculture, la filière est en pleine crise. Les aviculteurs n'en finissent pas de tirer la sonnette d'alarme dans l'espoir d'attirer l'intention des pouvoirs publics sur l'urgence de la situation. Selon un membre de l'association interprofessionnelle des productions animales (IAPA), la situation de la filière avicole est tout simplement catastrophique. La crise de la filière avicole qui prévaut actuellement, a révélé qu'en raison de la flambée des prix des céréales sur le marché international, de nombreux éleveurs de volaille, de poulet essentiellement, ont abandonné cette activité, tandis que d'autres croulent sous le poids des dettes. La dépendance du secteur avicole algérien des marchés internationaux ne pouvait, ainsi, qu'avoir des répercussions négatives, d'autant que " le modèle d'élevage adopté par l'Algérie est basé sur le recours aux intrants avicoles industriels importés ", précisent les expert. Selon eux, les métiers de base, telle que la multiplication des grands parentaux et des arrières grands parentaux, la production des produits vétérinaires et des additifs et l'industrie des équipements avicoles n'existent pas en Algérie. De ce point de vue, " les industries d'amont sont totalement dépendantes des marchés extérieurs et leur fonctionnement repose sur le recours aux importations avec une mobilisation de ressources financières importantes ", ajoute-t-on encore. Tout en regrettant que la filière avicole soit, aujourd'hui, " fortement désarticulée ", les spécialistes appellent à la " nécessité de la mise en place de nouvelles formes d'intervention de l'Etat qui viseraient la stimulation de la production, la réduction de ses coûts, la régulation de la filière et la réduction des dépenses en devises ".