Un rapport de l'Office national des statistiques indique que l'indice des prix à la consommation a connu une hausse «insignifiante» de 0,1% en janvier 2011 par rapport à décembre dernier, tandis que des experts préviennent d'une érosion du pouvoir d'achat ce qui pourrait entrainer les prix dans une spirale inflationniste. Le taux d'inflation en Algérie a atteint 3,9% en 2010, contre 5,7% en 2009 et 4,8% en 2008. En effet, l'ONS explique que cette légère hausse est due «essentiellement» à la baisse des prix du sucre et de l'huile. Pour rappel, le gouvernement a décidé, dès le début de l'année, de juguler les prix du sucre et de l'huile de table après les fortes hausses enregistrées sur le marché national au début janvier. Cette intervention des pouvoirs publics ne favorise pas la production locale et encourage une forte consommation et l'importation, selon plusieurs experts. Selon l'ONS, les produits industriels ont affiché une baisse de 1,4%, résultat de la diminution des prix des sucres (-12,1%) et des huiles et graisses (-4,6%), en début janvier. Ceci a eu lieu suite à la décision du gouvernement de plafonner les prix à 90 DA pour le kg de sucre et à 600 DA pour les cinq litres d'huile à travers plusieurs mesures fiscales et douanières. Dans ce cadre, les opérateurs économiques ayant participé aux quatre conseils interministériels (CIM) consacrés à l'élaboration du décret fixant le plafonnement des prix et les marges bénéficiaires du sucre et des huiles ont manifesté un «consensus» autour de ces marges, qui seront rendues publiques dans quelques jours, rappelons encore. Il s'agit d'une application des lois sur la concurrence et sur les pratiques commerciales, adoptées l'année dernières. Lors d'une récente rencontre entre le ministère du Commerce et les opérateurs économiques, Issad Rebrab, patron de Cévital, principal groupe importateur et producteur de sucre et d'huile en Algérie, avait estimé que «seule l'offre et la demande devraient définir les prix», en proposant de maintenir leur plafonnement mais de laisser libres les marges bénéficiaires. Cependant, le ministre des Finances n'a pas exclu une intervention de l'Etat après la date buttoir d'aout pour influencer les prix. Les experts préconisent des réflexions plus approfondies, comme le président Bouteflika qui a récemment instruit le gouvernement d'approfondir la concertation, avec toutes les parties concernées, autour des dossiers socio-économiques. Amel A.