La première compagnie d'assurance de personnes en Algérie sera bientôt opérationnelle, a indiqué hier le PDG de la Société algérienne d'assurance (SAA), M. Amara Latrous, cité par l'APS. Baptisée «Société d'assurance, de prévoyance et de santé» (SAPS), la compagnie a obtenu le 10 mars dernier l'agrément pour son fonctionnement auprès du ministère des Finances. Outre la SAA, qui détient 34% du capital (deux milliards de dinars), la SAPS compte comme actionnaires le groupe mutualiste français, la Macif (41%), la Banque de développement local (15%) et la Banque de l'agriculture et du développement rural (10%). M. Latrous a signalé que le lancement des produits de ce nouveau-né du secteur des assurances n'est qu'une question de jours. La SAA et ses autres partenaires algériens comptent mettre à profit l'expertise du groupe français Macif en matière de management pour garantir la réussite de ce projet. La présidence du conseil d'administration a été confiée à M. Douakh Mustapha. M. Arondeau a été nommé, quant à lui, directeur général. La branche assurance des personnes peine à se développer en Algérie, représentant seulement 10% de la production globale du secteur des assurances contre 50 à 60 % dans plusieurs pays développés, selon les chiffres fournis par M. Latrous, qui attribue le retard dans ce domaine à l'absence d'une culture d'assurance chez le citoyen et à l'insuffisance de la sensibilisation pour ce produit. Les assurances des personnes devraient, dans un avenir proche, présenter un bon exemple de dynamisme, compte tenu du grand potentiel que renferme le marché algérien de l'assurance de prévoyance, de santé et d'épargne, estimé au bas mot à près de 4 milliards de dollars. La SAA et ses partenaires sont les précurseurs dans ce domaine, mais de nombreux autres acteurs du secteur financier devraient leur emboîter le pas afin de se conformer à la réglementation en vigueur, notamment la loi 06-04 qui vise à encourager la créations de telles entités. D'autres compagnies d'assurances algériennes et étrangères affûtent déjà leurs armes pour investir le marché algérien. Le chemin reste, cependant, très long pour arriver, ne serait-ce qu'au niveau de développement du marché maghrébin. Les compagnies d'assurances algériennes ne sont pas de taille pour faire cavaliers seuls, estime-t-on. D'ailleurs, c'est ce qui a poussé la SAA à s'associer avec la BADR et la BDL pour bénéficier de leurs réseaux et de la Macif pour profiter son expérience. A l'échelle maghrébine, L'Algérie est au troisième rang, pour ne pas dire dernier par rapport à ses voisins, la Tunisie et le Maroc. A l'échelle mondiale, l'Algérie est classée entre la 86ème et la 88ème place. L'assurance des personnes a connu une croissance modérée de 7% en 2009, toujours selon le Conseil national des assurances (CNA). L'un des experts de cette organisation note qu'avec une part de 8% du chiffre d'affaires total du marché et une hausse de 6,8% par rapport à la même période de l'année précédente, les assurances de personnes n'ont contribué que pour 3,5% à la production additionnelle du secteur ». En 2008, le chiffre d'affaires global des assurances de personnes n'a pas dépassé les 5,4 milliards de DA, tous produits confondus. Le taux de pénétration de l'assurance des personnes n'est que de 0,02%.