Si en Algérie on se réjouit de la baisse substantielle des importations de céréales, il n'en est pas de même de l'autre côté de la Méditerranée, plus précisément en France. Cette nouvelle tendance donne le tournis aux Français qui mesurent avec préoccupation les conséquences du développement rapide de la filière en Algérie. Ainsi, après les céréaliculteurs français, qui voient leur portefeuille de clients rétrécir, c'est autour du port de Rouen d'être frappé de plein fouet par la réduction des importations algériennes. Les exportations à partir de ce port ont diminué de 4,5%. Les livraisons effectuées fin Mars s'élevaient à 23.890 tonnes contre 104.096 une semaine auparavant, selon les statistiques rendues publiques par ledit port. La France reste le plus grand fournisseur de l'Algérie avec 73% de part de marché en baisse cependant par rapport à il y quelques années où elle était de 85%. L'Algérie avait fait un grand pas dans la réduction de sa facture alimentaire. Elle n'avait pas importé de blé dur depuis avril 2009. Il s'agit d'une avancée importante après l'exploit d'être passé d'importateur de céréales à exportateur. Cette évolution positive est à attribuer à la nouvelle politique du gouvernement qui soutient directement la production nationale. Après cette performance, le ministère de l'Agriculture avait décidé de maintenir le soutien pour les céréales durant les cinq prochaines années. De nombreux céréaliculteurs ont été encouragés par ces mesures qui leurs permettent d'avoir des revenus appréciables quelque soit la situation. Ainsi, même si les prix baissent sur le marché international, la valeur des primes qu'ils perçoivent restera inchangée. Le montant des importations des céréales en 2008 avait dépassé les 3,25 milliards de dollars contre 1,2 milliards de dollars en 2009. L'Algérie avait donc économisé près de 2 milliards de dollars. Certes, l'Algérie est bien loin de l'autosuffisance, mais elle pourra couvrir ses besoins en orge pour les deux prochaines années. La production de céréales était de 62 millions de quintaux en 2009, dont 21 millions de quintaux d'orge. Sur cette production, l'OAIC a collecté 9 millions de quintaux. Il a commercialisé sur le marché national 2,5 millions de quintaux alors que le reste est en stock. Cette performance n'a pas été réédité durant la saison 2009/2010. La production a enregistré une baisse. En effet, elle n'a pas dépassé les 45 millions de quintaux (q), en baisse d'environ 27% par rapport à 2009. Cette baisse n'est pas de nature à perturber l'approvisionnement du marché national, avait assuré le ministre. L'Algérie a amorcé une dynamique en matière d'amélioration de la production et de la productivité. Elle est passée d'un rendement moyen en 1990 de 8 quintaux à l'hectare à 12 en 2000. En 2010, il a atteint 17 quintaux à l'hectare. A court terme, le ministère de tutelle espère arriver à 20 quintaux à l'hectare. Grâce notamment à l'irrigation d'appoint. Les surfaces concernées par cette technique sont passées de 50.000 ha en 2008 à 180.000 ha en 2009, et devraient atteindre 500.000 ha en 2011.