L'OAIC et les opérateurs privés ont importé pour un montant de 1,5 milliard de dollars de céréales. La facture alimentaire de l'exercice 2010 connaîtra une légère baisse. Elle se situera entre 5 et 5,2 milliards de dollars contre 5,4 milliards de dollars en 2009. Les importations des céréales de l'année en cours tourneront autour de 1,5 milliard de dollars dont environ 800 millions de dollars par l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). Ces statistiques sont avancées par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural (Madr), Rachid Benaïssa. La réduction des importations est l'un des objectifs que le Madr s'est tracés depuis plus de deux ans et qu'il a pu réaliser grâce aux performances concrétisées dans plusieurs filières, notamment la céréaliculture. Une batterie de mesures a été prise et des instruments mis en place. Ce qui a amélioré le rendement des agriculteurs. “Nous essayons de rapprocher au maximum des agriculteurs les outils qui leur permettront de moderniser leurs itinéraires techniques”, affirme le ministre. Il cite ainsi l'exemple de la filière des céréales qui continue à se structurer et à s'organiser de manière efficace. Résultat des courses : une production nationale de céréales pour la campagne 2008/2009 record, estimée à plus de 61 millions de quintaux dont 24 millions de quintaux d'orge. Grâce à cette prouesse, l'Office n'a plus importé d'orge ni de blé dur depuis avril 2009. L'OAIC dispose de ce fait de quantités suffisantes d'orge pour couvrir l'équivalent des besoins du marché national pour trois années ; il a même exporté quelque 100 000 quintaux en 2010. “Certains céréaliculteurs ont réalisé des résultats encourageants. Ils ont eu de bons rendements dans quelques régions”, déclare avec satisfaction Rachid Benaïssa sur les ondes de la radio Chaîne III. Mieux, la tutelle est même arrivée à créer le club des céréaliculteurs qui assure un rendement de 50 quintaux à l'hectare. La création de ce club et la prime de la qualité, prévue dans le cadre de ce dispositif, serviront, par conséquent, de source de motivation pour l'agriculteur. Si la filière des céréales a connu une nette croissance, celle du lait, en revanche, a fait l'objet de sérieuses perturbations. Pour le ministre, la filière lait a été victime de sa restructuration. Cette réorganisation, fondée sur le principe de rationalisation, induit inévitablement, souligne M. Benaïssa, des changements dans les rapports entre les différents acteurs. Nouveau dispositif de la filière lait : 69 laiteries s'engagent. D'où la naissance d'un nouveau dispositif afin de pérenniser la filière, explique-t-il. “Nous avons consommé plus de 5 milliards de litres de lait ou équivalent lait en 2009. Quatre milliards de litres ont été consommés sous forme de lait de consommation et 1 milliard de litres sont des produits laitiers. De toutes ces quantités, 30% sont constitués de lait subventionné de 25 DA. Tout le débat est, en fait, autour de ces 30%”, précise-t-il. Le but recherché, avoue-t-il, est d'instaurer une certaine rationalisation. Le ministre a indiqué à ce propos que 69 laiteries, sur les 111 retenues dans le cadre du nouveau dispositif de production de lait pasteurisé conditionné LPC (lait en sachet), se sont engagés à faire de la collecte de lait cru. Les 42 unités restantes ont, quant à elles, un moratoire jusqu'à fin septembre 2011 pour intégrer ce dispositif. Elles bénéficieront, néanmoins, de la poudre de lait subventionnée, “mais pas dans les mêmes proportions”. Un appel à manifestation d'intérêt a été lancé, en septembre dernier, pour sensibiliser les différentes laiteries à intégrer le nouveau dispositif. Elles sont 139 laiteries à avoir retiré les cahiers des charges. L'Office national interprofessionnel du lait (Onil) a reçu les candidatures de seulement 118 unités. Les 111 laiteries retenues vont conclure des partenariats avec l'Onil pour l'approvisionnement en poudre de lait et la production de lait en sachet. M. Benaïssa insiste sur le fait que l'avenir de la filière dépend des quantités de lait produites au niveau national. Le message a été bien perçu par les éleveurs qui se sont donné les moyens nécessaires pour la mise en pratique de cette stratégie. Et l'importation en 2010 des 24 000 vaches laitières se veut une preuve concrète de leur bonne volonté.