Les recouvrements des Douanes algériennes sont en perpétuelle hausse et ce, nonobstant les accords des démantèlements tarifaires, signés par l'Algérie avec ses partenaires, à l'instar de la Zale et de l'accord d'association avec l'Union européenne (UE). Mohamed Abdou Bouderbala, Directeur général des Douanes a indiqué hier, au journaliste de la radio nationale chaîne III, que recouvrements ont substantiellement augmenté ces dernières années malgré la mise en place de plusieurs accords entre l'Algérie et ses partenaires, prévoyant des exonérations douanières. Il dira que «les recouvrements ont augmenté malgré la mise en place de la Zone arabe de libre échange (ZALE) et de l'Accord d'association avec l'UE, qui prévoient des exonérations (douanières), et ce grâce à un travail d'assainissement et d'encadrement du commerce extérieur ». Les recettes douanières qui étaient de 283,9 milliards de dinars en 2006, une année après l'entrée en vigueur de l'accord avec l'UE, sont passées à 343,29 mds en 2007, 439,5 mds en 2008, 460,2 mds en 2009 et enfin à 492 milliards de DA en 2010, a-t-il précisé. Concernant l'application de l'accord avec l'UE, «le processus de démantèlement tarifaire entre l'Algérie et l'UE a été gelé parce qu'il y a eu ouverture de renégociation avec l'UE sur certains aspects», a-t-il dit, précisant «qu'il est question de rallonger les délais de démantèlement pour donner un répit à notre économie et à nos opérateurs économiques pour qu'ils puissent être compétitifs». En ce qui concerne la ZALE, le premier responsable des Douanes assure «qu'un certain nombre de produits ont été exclus de l'exonération (liste négative) parce qu'ils concurrencent dangereusement les produits algériens et mettent en péril le tissu économique national». «Ce sont là aussi des mesures de protection qui seront suivies par d'autres mesures», a-t-il fait savoir. La fuite des capitaux, l'accalmie ! M.Bouderbala a relevé que les délits relatifs aux transferts illégaux de capitaux ne cessent d'augmenter, passant de 4,4 milliards de DA en 2009 (583 affaires) à 16,2 mds de DA en 2010 (658 affaires). En ce qui concerne les importateurs, M.Bouderbala affirme que grâce à la mise en place du Numéro d'identification fiscale (NIF), leur nombre a fortement chuté, passant de 25.409 en 2008 à 20.286 en 2010. Le responsable des douanes s'est en outre réjoui du recul du phénomène de corruption et de trafic d'influence qui sévit dans le secteur des douanes, qu'il attribue à un meilleur encadrement et à l'amélioration des revenus des agents de l'administration (des douanes) dont les augmentations salariales tournent autour de 70% à 85% avec effet rétroactif à partir de 2008, selon lui. Le relèvement des salaires a été le fruit de l'introduction, notamment, de nouvelles indemnités: de risque, d'astreinte douanière et de recherche opérationnelle et d'intervention.