Le lait, le pain, la semoule, la farine panifiable, l'huile, le sucre et bientôt les légumes secs, tous ces produits seront désormais subventionnés par l'Etat. C'est ce qu'a annoncé le ministre du commerce, Mustapha Benbada, hier sur les ondes de la radio chaine 3. Après le lait et le pain, l'Etat a décidé de plafonner les prix d'autres produits de première nécessité, tels que ceux de l'huile et du sucre, la semoule, et par la même les pâtes alimentaires. Même les prix des légumes secs pourraient bientôt être subventionnés. Une réunion avec les importateurs des ces produits a d'ailleurs été initiée récemment par le ministre. Ces mesures font suite aux directives données par le chef de l'Etat, au lendemain des émeutes qui ont ébranlé une partie du pays. Des mesures qui coûteraient à l'Algérie la bagatelle de 300 milliards de dinars, selon le premier responsable du secteur. Cette politique s'inscrit, pour l'instant, dans le long terme, et les subventions précitées seront institutionnalisées par décret. «Des mesures pérennes et définitives» a insisté le ministre, comme pour rassurer des populations sous tension. En parallèle, M. Benbada a promis, l'instauration de la transparence commerciale, ainsi qu'une régulation (tant attendue) du marché. Celle-ci se déclinera d'après lui en une intensification des contrôles, une prise en charges des problèmes liés à la qualité des produits, ainsi que l'application rigoureuses des règles en la matière. Wait & see. Subventions, oui, mais jusqu'à quand ? De l'aveu même du ministre du Commerce, l'Etat pourrait ne pas avoir les moyens de cette politique dans le futur. Il faut donc réfléchir à des solutions alternatives, et lancer un débat sur cette politique de subvention. Selon le ministre, ce système est trop généreux, puisque il ne bénéficie pas qu'aux petites bourses, mais à tout le monde. Ne faut-il pas réfléchir à des mesures qui ne viseraient que les ménages dans le besoin ? L'Etat algérien a-t-il intérêt à subventionner tous ces produits qui, plus est, de manière horizontale ? Et jusqu'à quand ? Benbada lance le débat. Habib Raouf