Les décisions prises par le gouvernement en janvier 2011, suite aux émeutes qui avaient ébranlé le pays, seront consacrées dans la loi de finances complémentaire (LFC) qui sera promulguée très prochainement, selon Mustapha Benbada, ministre du Commerce. Ainsi, les prix de l'huile et du sucre, les principaux produits qui avaient mis le feu aux poudres, seront soutenus par l'Etat sur le long terme, au même titre que ceux de la semoule et du lait, a indiqué hier le ministre sur les ondes de la Chaîne III. «Un décret a été promulgué. Les prix du sucre et de l'huile seront fixés», a-t-il dit, soulignant : «Nous n'allons pas attendre l'échéance du 31 août pour revoir les mesures déjà prises.» «La décision est donc définitive», a-t-il tenu à dire. La préparation d'un avant-projet de la LCF fera l'objet lundi 11 avril d'un conseil interministériel présidé par le Premier ministre pour prendre en charge ces dépenses induites par les mesures. «Cela concerne les subventions des produits ainsi que les mesures pour lutter contre le chômage ou pour le logement», a-t-il dit. La liste des produits alimentaires subventionnés par l'Etat sera élargie, sur instruction du président de la République, aux légumes secs, a révélé le ministre du Commerce, précisant qu'il avait convenu avec les importateurs de ces produits de garder leurs prix fixes. Il a par ailleurs annoncé que l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) reviendra sur le marché en tant qu'acteur principal et assurer au nom de l'Etat la fonction de régulation du marché pour que les prix soient supportables pour les citoyens. Les prix des pâtes alimentaires ne seront pas augmentés. «Cette mesure sera introduire dans le cahier des charges qui les lie à l'OAIC», a-t-il précisé. Le ministre du Commerce propose l'organisation d'un débat national sur la politique de subvention des prix des produits alimentaires. Qualifiant ce système de subvention «de trop généreux», il a souligné qu'«il profite à tout le monde, pas aux nécessiteux». «L'aide de l'Etat doit aller à ceux qui la méritent», a-t-il expliqué, plaidant pour un système de subventions ciblées profitable aux petits revenus. «L'Etat pourrait ne pas avoir les moyens pour subventionner les produits de première nécessité et c'est pour cela qu'il faut très bien réfléchir à cette aide», a-t-il ajouté. A titre illustratif, M. Benbada a dévoilé que depuis le mois de janvier, l'Etat a déboursé trois milliards de dinars pour stabiliser les prix du sucre et de l'huile. La subvention globale des produits de première nécessite coûte à l'Etat 300 milliards de dinars annuellement. «C'est pour cela qu'il faut préparer les alternatives pour réduire cette facture», a-t-il suggéré.