Les sous-traitants algériens sont capables et disposent de tout le savoir-faire pour participer au développement de l'industrie nationale de l'automobile. C'est ce qu'ont déclaré des exposants au Salon «Equip auto Algeria 2011», organisé au Palais des expositions d'Alger. Mais ces derniers divergent sur le taux d'intégration qu'ils pourront assurer dans les projets de partenariat avec des groupes étrangers pour la fabrication de voitures en Algérie. Dans le cadre de ses négociations avec le constructeur français Renault pour le montage d'une usine de véhicules, l'Algérie a proposé l'intégration d'une cinquantaine de sous-traitants nationaux ayant bénéficié de programmes de mise à niveau, dans le cadre de l'accord d'association avec l'UE. Le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, avait déclaré en février dernier à l'occasion de la visite en Algérie de l'envoyé spécial français, M. Jean-Pierre Raffarin que ‘'nous avons fait une contre proposition (à Renault) comprenant notamment une production de 100.000 véhicules par an de plusieurs modèles, et un taux d'intégration minimum de 50% sur cinq ans». Selon un responsable d'une entreprise algérienne de fabrication de filtres pour automobiles et véhicules lourds, M. Bachir Hennache, ‘' les sous-traitants locaux sont plus que capables de contribuer au développement d'une industrie automobile dans leur pays». Cet exposant dont l'entreprise figure sur la liste des sous-traitants que l'Algérie a proposé notamment à Renault, a estimé, dans une déclaration à l'APS, que «les fabricants nationaux peuvent assurer, dès le départ, les 50% proposés par les pouvoirs publics». Il a souligné, cependant, que le développement du tissu industriel national passe par l'encouragement des joint-ventures entre les fabricants algériens et des équipementiers d'envergure internationale. Un exemple vivant Le responsable de l'unité d'Alger d'une entreprise nationale de fabrication de batteries pour automobiles et véhicules lourds, Moussa Rechoum, a lui aussi estimé que les sous-traitants algériens peuvent jouer un rôle important dans la mise en place d'une industrie locale de construction de voitures. «Grâce à un partenariat avec une entreprise étrangère, notre entreprise a réussi à optimiser sa compétitivité et donc sa part de marché», a-t-il relevé pour mettre en exergue l'importance de nouer des partenariats avec des équipementiers internationaux. Pour lui, les sous-traitants algériens possèdent déjà une expérience à travers leur collaboration avec la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), notamment. De son côté, le président-directeur général d'une entreprise nationale de fabrication de câbles, Malik Hadj Hamou, a affirmé que les sous-traitants algériens sont capables d'intégrer des projets de fabrication de voitures au niveau local, mais pas à un taux de 50%». Selon lui, il existe «moins d'une vingtaine de sous-traitants algériens qui produisent conformément aux normes internationales». M. Hadj Hamou, à la tête d'une firme dont la part de marché ne dépasse pas 10%, a relevé, par ailleurs, que de nombreuses difficultés entravent le développement des PME algériennes du secteur de la mécanique. La commercialisation sur le marché national de pièces de rechange et équipements contrefaits et la lourdeur des procédures administratives notamment pour l'importation des matières premières, sont, a-t-il dit, les principaux aléas rencontrés par les fabricants algériens.