Les laboratoires algériens de recherche scientifique «sont capables d'accompagner des entreprises industrielles en matière de sécurité industrielle», ont affirmé les participants au séminaire euro-méditerranéen sur l'environnement et la sécurité industrielle «SEMESI 10» qui se tient à Oran. Le niveau atteint en recherche scientifique en Algérie, notamment en matière de technologie, «permet d'accompagner les entreprises industrielles intéressées, renforcer leurs dispositifs de sécurité industrielle et préserver leur milieu industriel, professionnel et l'environnement», a indiqué le professeur Hassiba Bouabdeslam, de l'Université d'Oran. L'universitaire a mis l'accent, dans ce contexte, sur l'intérêt accordé par les revues scientifiques internationales aux recherches algériennes, déclarant que ces recherches et autres travaux de laboratoires «ont prouvé la capacité des algériens à élaborer des stratégies pour réduire les risques industriels et les sources industrielles polluantes et à proposer des solutions pratiques et des méthodes préventives». Pour sa part, M. Abdelbaki Benziane, directeur de l'Ecole supérieure d'enseignement technique (ENSET) d'Oran, organisatrice de ce séminaire de deux jours ouvert dimanche, a estimé que le rapprochement des laboratoires de recherche scientifique des universités du pays avec le secteur industriel et économique est une «question urgente» qui est «imposée par les enjeux de développement de l'industrie, de protection de l'environnement et de sécurité». L'expert français en sécurité industrielle, M. Thierry Soriano, a axé sur le rapport continue entre l'industrie et la recherche scientifique, affirmant que les défis des entreprises «évoluent et diffèrent d'une conjoncture à une autre». A titre illustratif, il a abordé des modèles européens de gestion des risques industriels et des mécanismes adoptés en matière de prévention, citant notamment les systèmes de mesure des risques et d'évaluation périodique, la surveillance numérique, les normes de pollution, les méthodes d'intervention et les équipements et techniques de pointe utilisés à cet effet. De son côté, un membre du Conseil national d'hygiène, de sécurité et de médecine du travail (CNHSMT), Dr. Fethi Habchi, a évoqué les avantages économiques réalisés par des entreprises qui adoptent les mesures de prévention des maladies professionnelles. «La régression des conditions de sécurité industrielle en Algérie a conduit à l'émergence d'un nombre de maladies professionnelles, notamment la surdité et les maladies respiratoires», a-t-il souligné, avant de faire part de l'existence, en Algérie, d'un cadre législatif «solide» qui incite les entreprises à l'amélioration des conditions en milieu professionnel. «Certaines entreprises ne s'alignent pas à cet engagement, ce qui a conduit à l'émergence de maladies professionnelles», a-t-il relevé. Selon le Dr. Habchi, l'Algérie recense 1.000 types de maladies professionnelles et près 50.000 accidents du travail par an. A noter que de nombreux experts, universitaires et chefs d'entreprises industrielles d'Algérie et de France participent à cette rencontre pour débattre des stratégies et de solutions durables à la problématique de l'environnement et de la sécurité industrielle.