La sécurité industrielle n'a pas été mise en relief dans le projet de la nouvelle stratégie industrielle. Il y a une insuffisance en matière de couverture des risques au niveau des entreprises algériennes. C'est le constat établi hier par les participants au séminaire sur la «Sûreté et la sécurité industrielle» organisé par la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie. Pour eux, l'évolution des normes, les exigences de la mise en conformité des équipements, la gestion des risques ou des situations de crise s'imposent de plus en plus aux entreprises. Ces dernières ont également à prendre en compte l'environnement, la protection du consommateur, et plus généralement l'ensemble des risques, internes et externes, susceptibles d'être engendrés par leur activité. La sécurité et la sûreté des systèmes industriels concernent, de ce fait, toutes les entreprises (productrices de biens ou de services, agricoles, industrielles ou commerciales, publiques ou privées) ainsi que les établissements publics et les collectivités. Les entreprises sont confrontées à différents risques: incendie, toute forme de dommages, accidents, vol et fraude. Les risques évoluent, par ailleurs, dans leur manifestation, par leur caractère progressif et flou. Ainsi, dans le cas de la pollution, on a de plus en plus affaire à une pollution graduelle. Il en va de même pour le risque de l'amiante dont les dommages corporels ne se déclarent que quinze à vingt ans après ses effets. Ce qui complique évidemment la tâche des assureurs, pour qui il est très difficile de cerner l'ampleur des risques. La notion de risque assurable a toujours été liée à la notion d'aléas. Notre pays, depuis l'accident technique survenu au complexe GNL de Skikda en 2005, a pris conscience de l'importance de la sécurité industrielle pour élaborer une politique de maîtrise des risques inhérents au secteur de l'industrie. Mais, actuellement, seul le secteur des hydrocarbures applique cette politique. D'ailleurs, le ministre de l'Energie et des Mines a appelé les entreprises activant dans les domaines énergétiques à inscrire la sécurité industrielle dans leurs priorités. Les risques ne peuvent être minimisés qu'avec la promotion, la formation et la certification des employés, selon le ministre. Les entreprises doivent aussi accorder davantage d'attention aux spécifications techniques de leurs installations en créant une banque de données et développer également les procédures de gestion. Mais, selon un rapport élaboré par le ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, plus de 60 installations industrielles en Algérie sont classées à haut risque. Les experts attendent l'élaboration d'une stratégie industrielle pour prendre au sérieux ce problème. Malheureusement, et selon le chargé des études et des synthèses au niveau du ministère de l'Industrie, M.Djamel Si Serir, ce dernier ne met pas en relief le volet de la sécurité industrielle. «Il se base surtout sur la mise à niveau des entreprises», a-t-il souligné. Pourtant, le progrès technologique, associé à l'accélération de l'urbanisation autour des installations industrielles dangereuses, a donné naissance, dès les années 60, à la notion de la maîtrise du risque industriel.