Les organisations patronales comptent proposer des mesures pour relancer l'activité économique à la tripartite, prévue le 28 mai. Nouveauté cette fois-ci : le FCE prend part aux assises. Les organisations patronales comptent proposer des mesures pour relancer l'activité économique à la tripartite, prévue le 28 mai. Nouveauté cette fois-ci : le FCE prend part aux assises. Cette concertation tripartite est exclusivement consacrée au thème du développement de l'entreprise et de la promotion d'un climat plus propice à l'investissement et à l'activité économique. Les patrons veulent procéder à une évaluation des politiques économiques menées jusque là et se prononcer sur toutes les mesures susceptibles de relancer l'économie nationale, à en considérer les propos recueillis par l'APS. En effet, le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Naït Abdelaziz Mohamed Saïd, affirme que son organisation compte présenter une contribution portant une évaluation des réformes menées dans le secteur économique, et des propositions de nouvelles mesures de soutien à l'investissement national créateur de richesses et d'emploi. «Nous sommes en train de travailler sur un mémorandum qui sera soumis à la réunion tripartite restreinte», a-t-il dit à l'APS. Le premier responsable de la CNPA a souligné que sa confédération axera son intervention lors de la tripartite sur les mesures à même d'améliorer l'environnement de l'entreprise et instaurer un climat propice aux affaires et à l'investissement. M. Naït Abdelaziz a précisé, à ce propos, que la CNPA mettra sur la table des discussions la règle dite des 49/51 relative à l'investissement étranger et la question du crédit documentaire (Credoc), instauré par la LFC 2009 comme seul moyen de paiement des importations. Une mesure très contestée par les opérateurs économiques publics et privés en raison des lourdeurs enregistrées dans les opérations d'importation. «La CNPA suggérera l'allègement de la procédure voire la suppression du Credoc pour le secteur économique productif», a-t-il affirmé. Selon lui, la CNPA ne veut pas remettre en cause l'instauration du Credoc, mais compte proposer d'autres alternatives telles que «la remise documentaire» ou «le crédit fournisseur» comme modes de paiement alternatifs. Le président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), M. Habib Yousfi, a indiqué, pour sa part, que son organisation fera des propositions allant dans le sens de l'»action profonde» que l'Etat compte engager en direction de l'entreprise nationale, publique et privée, pour appuyer son développement. M. Yousfi a fait savoir, à ce titre, que sa confédération tiendra un conclave à Oran le 23 du mois pour «donner la parole à tous les opérateurs affiliés à la CGEA afin de leur permettre de faire leurs propositions». Il a estimé, en outre, que la tripartite du 28 mai constitue «une occasion de faire une évaluation des politiques économiques et notamment des mesures de régulation contenues dans la loi de finances complémentaire 2009». L'association des femmes algériennes chefs d'entreprises (SEVE) considère que la tenue de la tripartite restreinte est «plus que d'actualité» pour discuter de la mise en oeuvre de réformes de fond pour encourager l'investissement et accompagner le développement des entreprises. «Nous allons passer en revue les orientations économiques adoptées jusque là et discuter des moyens d'arriver à la réunion des conditions optimales pour libérer les initiatives à travers l'amélioration de l'environnement de l'entreprise», a déclaré la présidente de la SEVE, Mme Ouzerout Yasmina. Le FCE, une première prometteuse Elle a mis l'accent, à ce titre, sur la l'importance de déterminer et de mettre en place un cadre législatif «solide» qui incite les opérateurs étrangers à investir en Algérie et les entreprises nationales à l'amélioration de leur compétitivité. Le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), M. Réda Hamiani a affirmé que son organisation, invitée pour la première fois à la tripartite, allait axer ses propositions, sur la création de l'emploi et le développement du secteur privé dans les prochaines années. Relevant la nécessité d'»éviter d'orienter les débats sur les mesures habituelles qui concernent l'investissement, le secteur bancaire et la fiscalité», le président du FCE a invité, les entreprises «à se prononcer sur toutes les mesures susceptibles de relancer l'emploi». M. Hamiani a estimé, par ailleurs, qu'il y avait de la part des pouvoirs publics «une bonne orientation et une capacité d'écoute, ainsi qu'une pré-disposition méthodologique à associer les partenaires et à revoir le contenu des politiques économiques». Lors de cette rencontre, on va relever, a-t-il précisé, «la différence entre les décisions prises par les autorités et leur application en terme d'exécution, de délais, de simplification et de ce qui est prévu initialement». Pour lui, un grand effort devrait être fait pour que les lois et règlements adoptés soient au bénéfice de la population, des jeunes et des chefs d'entreprises. De son côté, la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) veut une participation «effective» et souligne que la tripartite constitue une occasion pour le patronat privé afin de se prononcer sur les politiques économiques à mener, à l'avenir, pour soutenir l'entreprise algérienne. Le président de la CIPA, M. M'henni Abdelaziz, a soutenu que «le moment est venu pour se mobiliser autour de l'entreprise, réhabiliter le dialogue et la concertation entre les parties pour venir à bout des obstacles à l'origine du blocage d'une réelle relance». La CIPA a, ainsi, invité les membres de son conseil national pour se réunir en vue de «contribuer à l'analyse passée, présente et future de l'entreprise algérienne». Lors de la réunion du Conseil des ministres du 2 mai dernier, le président de la République avait chargé le gouvernement de convier rapidement ses partenaires économiques et sociaux à une concertation tripartite exclusivement consacrée aux voies et moyens de soutenir le développement de l'entreprise économique. Les conclusions de cette concertation et des chantiers dont elle pourrait convenir, seront mises en oeuvre au cours de cette année.