Le Centre de recherche et développement d'électricité et du gaz (Credeg), filiale du groupe Sonelgaz, et le laboratoire universitaire de recherches sur les systèmes électriques industriels (LSEI) de l'USTHB ont signé mercredi à Alger un contrat de coopération portant sur l'analyse du réseau de transport d'électricité. Ce contrat, dont les documents ont été paraphés par le directeur du Credeg, Saïd Guezzane, et du directeur du LSEI, Mohamed Boudour, en présence du PDG de Sonelgaz, M. Noureddine Bouterfa, porte sur un projet relatif à la réalisation d'une chaîne d'outils de calcul du fonctionnement du réseau de l'électricité. La conception de cette chaîne se fera en capitalisant le savoir faire national à travers le regroupement de chercheurs et experts des deux établissements. Au nombre de 20 chercheurs, dont 15 relevant du LSEI et 5 du Credeg, l'équipe chargée de diriger le projet dispose d'un délai de 36 mois en six phases pour le concrétiser, a-t-on expliqué. La formalisation de ce contrat est «une première étape dans l'application de la convention cadre, conclue en juin dernier par Sonelgaz et l'USTHB (Université des sciences et de la technologie Houari Boumediène-Alger)», affirme M. Bouterfa lors de la cérémonie de signature, interrompue par une dizaine de coupure de courant dont la dernière a duré près d'une demi heure. «D'autres contrats suivront pour renforcer la coopération scientifique et technologique dans le domaine des activités des sociétés métiers de Sonelgaz» dans le cadre de cette convention globale, qui portait essentiellement sur la réalisation d'actions conjointes et concertées en matière d'études, recherche et développement, rappelle M. Bouterfa. S'agissant de l'accord Credeg-LSEI, sa mise en oeuvre permettra notamment de «réduire le recours à l'expertise étrangère en matière d'analyse et de gestion des systèmes de transport du réseau électrique national et, de ce fait, optimiser les investissements de Sonelgaz», a-t-il souligné lors d'un point de presse. Une petite étude du réseau limitée sur une région réalisée par l'expertise étrangère pourrait coûter jusqu'à un million d'euros (environ 100 millions DA), alors qu'elle ne coûterait que 5 millions DA si elle serait réalisée par des compétences nationales, a ajouté le PDG de Sonelgaz, précisant que les logiciels et modules importés ne permettent pas de développer les compétences nationales. Interrogé, par ailleurs, sur les coupures récurrentes de courants enregistrées ces derniers jours qui n'ont pas épargné les structures de Sonelgaz, M. Bouterfa a affirmé que la demande nationale d'électricité a atteint 8.600 MW au dessus des prévisions du groupe qui s'attendait à un pic de 8.200 MW, contre 7.948 MW en 2010. «Vous avez plus de 700 MW d'augmentation, soit une fois et demi la consommation de la ville d'Alger», explique-t-il, ajoutant que la satisfaction de cette demande nécessite des investissements de l'ordre de deux (2) milliards de dollars pour produire 1.000 MW «pour fonctionner 12 heures dans toute l'année». «Donc, pour résoudre ce problème, nous avons besoin de rationaliser la consommation pendant 12 heures dans toute l'année ou bien mettre 1.000 MW pour la même période», dit-il, soulignant que ce choix n'appartient pas à Sonelgaz dont la mission actuelle se limite à la production d'électricité, mais «aux autorités chargées de gérer le réseau». «Chaque acteur de la chaîne (de production, de distribution et de gestion d'électricité) doit jouer son rôle et c'est à la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg) de prendre les mesures nécessaires dans ces périodes de crise».