La société nationale des hydrocarbures, Sonatrach, a lancé, lundi 1er août, un appel d'offres pour l'achat de 180.000 tonnes de gasoil pour livraison en août, a-t-on indiqué. Les contrats devraient être attribués aujourd'hui mercredi. Selon les traders cités par TSA, l'appel d'offres lancé en juillet par Sonatrach a fait grimper le prix du gasoil en Méditerranée. Cette quantité vient s'ajouter aux 150.000 tonnes importées en juillet. Au début de l'année, Sonatrach avait déjà procédé à l'achat de 30.000 tonnes de gasoil. Sonatrach n'a jamais expliqué le recours aux importations de gasoil. Selon les traders, les quantités importées sont destinées à compenser une perte de 350.000 tonnes de la production nationale causée par la fermeture pour maintenance de la raffinerie de Skikda. Mais la quantité achetée depuis le début de l'année est bien supérieure à cette perte de production. En fait, l'Algérie fait aussi face à une forte hausse de sa consommation en carburant du fait du développement rapide du parc automobile alors que ses capacités de production n'ont pas évolué. Entre 2000 et 2006, la consommation est passée de 3,6 millions de tonnes à 6,1 millions de tonnes, selon les chiffres du ministère de l'Energie. En 2009, la facture des importations de gasoil a atteint les 300 millions de dollars car l'Algérie est obligée d'importer en moyenne 100.000 tonnes de gasoil par an, en raison du manque de production nationale et de l'accroissement du nombre de véhicules roulant au gasoil. Ces importations massives et coûteuses s'expliquent par le manque de capacité de production et par le retard pris par les investissements dans les infrastructures de raffinage. Les projets ont été lancés au milieu des années 2000 et la plupart ne verront le jour qu'à partir de 2013. C'est le cas par exemple de la vieille raffinerie d'Alger, qui est en cours de réhabilitation. Le marché remporté par le français Technip devrait permettre de porter la production qui est actuellement de 2,7 millions de tonnes à 3,6 millions de tonnes d'ici deux ans. D'autres travaux de rénovation sont en cours à la raffinerie de Skikda, à celle d'Arzew ainsi qu'à celle de Hassi Messaoud. La raffinerie géante de Tiaret (15 millions de tonnes par an) peine à voir le jour. Sonatrach a décidé de geler ce projet en raison notamment du manque d'intérêt des investisseurs étrangers et des difficultés d'acheminer l'eau nécessaire à son fonctionnement, la région de Tiaret ne disposant pas de ressources hydriques suffisantes pour alimenter une raffinerie de pétrole. Son éloignement du port pétrolier d'Arzew (près de 200 km) a compliqué la donne. L'Algérie est censée être autosuffisante à la fin de l'année 2012, selon les déclarations officielles des responsables du secteur. Ainsi, en décembre 2010, Nouredine Cherouati, le PDG de Sonatrach, déclarait : « L'Algérie importera du gasoil en 2011 et 2012 pour faire face à la demande du marché local. Au delà de cette date, Sonatrach n'aura plus à enregistrer de manque jusqu'à 2018 ».