Yasmine Idjer L'Etat a dégagé une enveloppe de 160 millions d'euros pour doter les différents ports nationaux d'un nouveau système de gestion de la sécurité maritime et portuaire et d'échange d'informations, a annoncé, hier, le ministre des Transports, Amar Tou, en marge de l'inauguration du Centre opérationnel de sûreté des navires et des installations portuaires (COSS). Ce dispositif sera opérationnel au plus tard en 2012, a-t-il précisé. Le Système intégré de la gestion de la sûreté et de la sécurité maritime et portuaire et d'échange de données informatisées (VTMIS) «devra réunir toutes les conditions de sécurité dans les eaux territoriales nationales, les côtes, et les ports en Algérie», note le ministre. Un groupement, composé de deux entreprises suédoises et une entreprise coréenne, a été retenu pour la mise en place du VTMIS. L'avantage avec ce système, c'est qu'il permettra une meilleure coordination entre les différents services en donnant la possibilité aux opérateurs d'accomplir «toutes les formalités commerciales au niveau des ports par voie électronique», a tenu à signaler M. Tou. Abondant dans le même sens, le directeur de la marine marchande auprès du ministère, Abdelkrim Rezal, a indiqué que le VTMIS renforcera la surveillance des quais et des rades au niveau des ports et leurs zones sensibles, ainsi que leurs accès à travers un réseau de caméras. Il assurera aussi la gestion du trafic des navires algériens et étrangers longeant les côtes nationales jusqu'à une distance de 40 miles nautiques (70 km). Les pouvoirs publics semblent déterminés à moderniser les infrastructures portuaires et leur management. Dernièrement, il a été décidé de ne plus autoriser les navires transportant des cargaisons de rond à béton et de bois, les produits alimentaires non-conteneurisés, les marchandises diverses non conteneurisées et les véhicules (car-carries) à décharger leurs marchandises au port d'Alger à partir du 1er octobre 2009. Ces nouvelles mesures visent à décongestionner certains ports nationaux de commerce, notamment le port d'Alger dont la situation devenait intenable. Cette décision a été prise en conseil interministériel pour mettre fin à l'allongement de la durée à quai des navires et à l'importante rade qui se traduit par des impacts extrêmement pénalisants pour l'économie, notamment par le taux de fret et les primes d'assurances élevées, les taxes de congestion et les surestaries, ajoute le communiqué. Chaque journée en mer coûterait au Trésor public entre 1.500 et 2.500 dollars, transférés en devises fortes vers l'étranger. Les ports de Djendjen, Mostaganem et Ghazaouet ont été retenus pour la réception des car-ferries. Les autres ports, à savoir Oran, Béjaïa, Annaba, Skikda, Mostaganem, Djendjen, Ghazaouet, Arzew et Tenès sont appelés à traiter les autres catégories de produits importés par voie maritime. Pour de nombreux observateurs, l'arrivée de l'émirati DP World est pour beaucoup dans ces changements radicaux.