Yasmine Idjer La société financière internationale (SFI), filiale de la Banque Mondiale, a annoncé, hier, qu'elle a consenti à investir 24 millions de dollars dans l'entreprise ASEC Algérie -filiale de ASEC Cement Holding (ACH), un consortium composé de Citadel Capital qui a été créé avec un consortium de co-investisseurs d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Cette somme sera injectée dans la réalisation d'une cimenterie qui devrait créer 600 emplois directs et 800 autres indirectement. Asec Algérie a pris le risque d'investir dans l'une des wilayas les plus pauvres d'Algérie, Djelfa en l'occurrence. Le montant total de ce projet est de 550 millions de dollars. SFI, qui soutient les projets qui ont des retombées économiques et sociales sur la population, espère que cette unité aura un impact sur les petites et moyennes entreprises de certains secteurs, tels que le transport, la maintenance et les services. ASEC Cement Holding (ACH) mise beaucoup sur l'Algérie dans sa stratégie de développement. Avec les chantiers initiés dans le cadre du plan de soutien à la croissance économique et le programme présidentiel pour la construction de plusieurs milliers de logements, l'Algérie devient un débouché sûr et régulier pour les entreprises du secteur des matériaux de construction. La cimenterie d'ASEC aura une capacité de production de 3,1 millions de tonnes par an dont une bonne partie est destinée au marché local. Sa mise en service devrait mettre fin aux perturbations que connaît le marché du ciment, notamment à cause de pratiques spéculatives. Dernièrement, la crise était telle que le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar, avait annoncé que l'Algérie allait importer un million de tonnes de ciment afin de contrer «la grande spéculation» sur le marché national. «Le gouvernement a décidé de plafonner les prix du ciment et les marges des différents intervenants sur le marché national du ciment à travers l'élaboration d'un décret qui sera publié prochainement au Journal officiel», avait-il ajouté. Les cimenteries publiques font part, de leur côté, de leur intention d'investir 780 millions de dollars entre 2008 et 2012 pour améliorer leurs capacités de production qui ont enregistré une hausse de 6% durant les cinq premiers mois de l'année 2009, selon la Société de gestion des participations des industrie des ciments (SGP-GICA). Les cimenteries publiques ont produit 4,697 millions de tonnes, contre 4,439 millions de tonnes durant la même période de l'année 2008. La production de ciment du secteur public a atteint 11,478 millions de tonnes en 2008. Elle devrait atteindre 18 millions de tonnes d'ici 2012, compte tenu des extensions de capacités de production qui ont été lancées au niveau des cimenteries de Chlef, Aïn Kebira (Sétif) et Béni Saf (Aïn Témouchent) pour une production supplémentaire globale de 6 millions de tonnes.