Le métro d'Alger, dont l'exploitation commerciale est prévue au mois de novembre prochain, a été mis en marche avec succès jeudi, en présence du ministre des Transports, de membres du gouvernement et de hauts responsables. Mise en marche vers 10h30, une rame du métro d'Alger comprenant six voitures, entièrement climatisées, a parcouru l'itinéraire reliant la station Les Fusillés à celle de Haï El Badr (Kouba) avant de rebrousser chemin vers la station Grande Poste en marquant un arrêt à la station Mer et Soleil en 30 minutes. Durant cette phase de fonctionnement non commercial, dite marche à blanc, la ligne 1 du métro d'Alger va transporter un nombre limité de passagers qui sera augmenté progressivement en prévision de sa mise en service effective, notamment durant les trois dernières semaines de cette étape. Après l'achèvement des phases des essais mécaniques, dynamiques et ceux des différents systèmes, la société RATP-El Djazaïr, chargée de l'exploitation du métro d'Alger, procèdera, ainsi pendant quelques semaines, à son exploitation non commerciale, une phase d'essai nécessaire en prévision de sa mise en service effective. Les participants à cette opération ont relevé la qualité de service et de réalisation répondant aux normes internationales en matière de transport par métro. Auparavant, la délégation composée également de membres du Parlement et de représentants de la société civile avait visité le Poste de commande centralisée (PCC - Ruisseau) considéré comme «le cerveau» du métro d'Alger car il sera chargé de la gestion et du contrôle des mouvements, de la position, de l'autorisation de mouvement et de l'itinéraire des trains. Le PCC est doté d'un système électronique des plus modernes au monde et qui permet en cas de besoin une conduite automatique des trains. «Ce système électronique qui contrôle et gère à la fois les trains et les cellules d'énergie électrique est le même que celui utilisé par le métro de New York, de Barcelone et récemment de Lausanne», a précisé le P-DG de l'Entreprise du métro d'Alger (EMA), M. Aomar Hadbi. Pour le directeur général de la RATP-El Djazaïr, M. Pascal Garret, la marche à blanc est «une étape fondamentale» pour la réussite du projet. «Le fonctionnement non commercial permettra de s'assurer de la disponibilité et de la fiabilité des équipements de transport, et permettra de compléter la formation théorique et pratique de notre personnel», a-t-il indiqué. Cette période, a-t-il poursuivi, est une répétition générale des activités qui seront réalisées quotidiennement par les équipes de l'opérateur telles que la conduite des trains, la gestion de la circulation, l'accueil des voyageurs et la vente de titres de transports. «Au total, plus de 100 exercices opérationnels seront réalisés durant cette phase», a-t-il précisé. Le lancement du fonctionnement non commercial «constitue la dernière phase avant la mise en service du projet afin de permettre au futur opérateur du réseau de transport de commencer à prendre la main sur le système et les équipements», a expliqué le ministre, signalant que la mise en service commerciale de la première ligne du métro d'Alger est prévue pour «fin octobre 2011, au plus tard début novembre» et ce conformément au planning de mise en service du métro. Il a rappelé, en outre, que l'Etat interviendra pour soutenir les tarifs du ticket de métro et que ‘'le juste prix'' sera annoncé dans les prochains jours, assurant que celui-ci «ne dépassera pas les 50 DA». Le Fonds de soutien aux transports collectifs qui intervient déjà dans le soutien des prix de l'ETUSA et du tramway d'Alger, sera également sollicité pour soutenir le prix du ticket de métro, a-t-il insisté. L'unification des tickets de métro et du tramway dans un souci de simplification de la billetterie pourrait, par ailleurs, intervenir d'ici à la fin de l'année, a-t-il encore annoncé. L'exploitation du métro d'Alger sera assurée par un personnel algérien à 98,5%, ont fait savoir des responsables du projet, précisant que 86% du personnel d'exploitation ont moins de 35 ans. Le fonctionnement du métro d'Alger est prévu 7/7 jours de 5h00 du matin à 23h00. ‘'Il sera utilisé au maximum de ses capacités durant les heures de pointe et transportera une moyenne de 55 à 60 millions de voyageurs par an'', ont-il ajouté. D'une longueur de 9,5 km, le métro d'Alger devra desservir, sur dix stations, les communes de Bachdjarah, El Magharia, Hussein Dey, Sidi M'hamed et Alger-centre. Faute de ressources financières, le projet du métro d'Alger, lancé au début des années 1980, avait été suspendu pendant plusieurs années voire totalement mis à l'arrêt, avant d'être relancé à la faveur du Plan de soutien à la relance économique 2000-2005 et du Plan Complémentaire de soutien à la croissance 2005-2009.