Aucune date n'est fixée pour la tenue de la tripartite, le rendez-vous le plus attendu par le monde du travail. C'est ce qu'a indiqué, ce dimanche, Tayeb Louh, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale en marge de l'ouverture du séminaire sur «le rôle de l'Inspection du travail dans la promotion du dialogue social au niveau de l'entreprise». Tayeb Louh précise, néanmoins, que la rencontre qui devait regrouper le Premier ministre, l'U.G.T.A et le patronat, aura lieu avant la fin de l'année en cours. C'est l'échéance que se sont visiblement fixées les trois parties concernées pour une rencontre qui refuse de livrer les secrets qui l'entourent au sujet de plusieurs dossiers. Mais incontestablement, la bataille du SNMG anime de plus en plus les préliminaires de la tripartite. Il est clair que le dossier relatif au salaire national minimum garanti (SNMG) bénéficie, d'ores et déjà, d'une intention particulière de la part de la tripartite où chaque partie tente d'exposer les arguments qu'elle juge les plus adaptés à la problématique qui se pose avec acuité. Selon le même responsable, le seul dossier qui se trouve en phase de préparation est celui du SNMG. Tayeb Louh a annoncé également que des discussions ont eu lieu entre les concernés sans que cela débouche sur des décisions. «On a discuté de tout ce qui a trait au monde de travail. Mais on n'a rien tranché pour le moment», dira le ministre du Travail et de la Sécurité sociale. Et d'ajouter que même la question de l'ordre du jour de la tripartite n'est pas encore ficelée. Les travailleurs, qui misaient sur la tenue de la tripartite juste après la fête de l'Aïd El Fitr, doivent décidément prendre leur espoir en patience jusqu'à la fin de l'année. Le monde du travail fonde, en effet, beaucoup d'espoir sur cette rencontre, notamment pour voir la valeur du SNMG révisée à la hausse. On connaît, par ailleurs, la position du patronat à ce sujet où on ne voit pas d'inconvénient à une augmentation des salaires des travailleurs. Mais à condition que cette mesure soit accompagnée d'autres, particulièrement celle portant sur l'allègement fiscal. Pour ce qui est du séminaire dédié au rôle de l'Inspection du travail dans le dialogue social au sein de l'entreprise, les intervenants étaient unanimes à souhaiter un renforcement des outils d'intervention des inspecteurs. Pour Tayeb Louh, il s'agit plus répondre aux exigences économiques en tenant compte des aspirations sociales des populations. Inscrit dans le cadre de la coopération avec l'Organisation arabe du travail à travers le Centre arabe de l'administration du travail et de l'emploi implanté à Tunis, la rencontre a vu la participation de spécialistes français et portugais venus expliquer l'expérience de ces deux pays dans le domaine. Les intervenants, au premier jour du séminaire, ont soutenu l'idée selon laquelle «l'Inspection du travail joue un rôle de plus en plus important dans l'encadrement et l'incitation à la négociation collective, considérée comme facteur essentiel de prévention des conflits et de la construction d'une paix durable dans le monde du travail». Il faudrait souligner la présence des représentants du patronat, de l'UGTA, de l'OPGI et de la SNVI à l'ouverture des travaux du séminaire.