Le ministre de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, a annoncé que le projet de réalisation d'une cimenterie à Oum El Bouaghi par le groupe français Lafarge sera bientôt relancé. Le ministre a souligné, jeudi, que Lafarge vient d'accepter la règle des 49-51%. Nous avons reçu, il y a un mois de cela, une correspondance de Lafarge où il affirme sa disponibilité à relancer le projet de la cimenterie de Sigus (Oum El Bouaghi ) sur la base d'un partenariat à 49%-51%», a-t-il précisé en réponse à une question orale d'un sénateur qui s'inquiétait sur l'avancement de ce projet. «Nous avons entamé depuis une semaine les négociations pour une mise en œuvre prochaine du projet, qui nécessite une durée de réalisation de 12 à 16 mois», a-t-il promis en assurant qu'il s'agit bien d'un «projet stratégique qui entre dans les objectifs du GICA (groupe industriel des ciments d'Algérie). Le groupe GICA table sur une autosatisfaction en matière de production de ciment et même sur l'exportation à l'horizon 2025. Le projet de la cimenterie de Sigus remonte à 2007 lorsque le groupe égyptien Orascom avait décroché trois titres miniers auprès de l'Agence Nationale du Patrimoine minier (ANPM). Mais Lafarge, qui avait acquis en 2008 l'ensemble des cimenteries du groupe égyptien à travers le monde, s'est approprié des titres sans autorisation préalable de l'agence, ce qui lui a coûté, début 2010, le retrait des trois titres. Après un gel de trois ans, le dossier Lafarge a été réouvert à l'occasion de la seconde visite en Algérie, fin mai dernier, de l'envoyé spécial du Président Nicolas Sarkozy, M. Jean Pierre Raffarin. Pour autant, les deux parties algérienne et française avaient estimé que les négociations sur ce projet «nécessitaient du temps». D'une capacité de production de 2 millions de tonnes/an et d'un coût de 365 millions d'euros, la cimenterie de Sigus, dont Lafarge détient 35% du capital et Gica le reste, doit porter à près de 20 millions de tonnes la production nationale de ciment. En 2010, la production de ciment était de 17,5 millions de tonnes dont près de 12 millions de tonnes (67% de la production) réalisée par le secteur public (GICA) et 5 millions de tonnes par le privé. En 2008, le capital social des cimenteries publiques avait été ouvert au partenariat étranger à hauteur de 35%. Depuis, des investisseurs français (Lafarge), italiens et saoudiens ont investi ce secteur. Lafarge détient 35% de la cimenterie de Meftah (Blida) en plus de la totalité du capital des cimenteries de M'sila et Mascara.