«Nous avons reçu, il y a un mois de cela, une correspondance de Lafarge où il affirme sa disponibilité à relancer le projet de la cimenterie de Sigus d'Oum El-Bouaghi sur la base d'un partenariat à 49%-51%». Du moins, c'est ce qu'a déclaré, jeudi dernier devant les représentants de la Chambre haute, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi. Le ministre a ajouté que son département ministériel a amorcé depuis une semaine des négociations pour une mise en œuvre prochaine du projet, qui nécessite une durée de réalisation de 12 à 16 mois. Pour lui, il s'agit bien d'un «projet stratégique» qui entre dans les objectifs du Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica). Le groupe Gica table sur une autosatisfaction en matière de production de ciment et même sur l'exportation à l'horizon 2025. Pour rappel, le projet de la cimenterie de Sigus remonte à 2007 lorsque le groupe égyptien Orascom avait décroché trois titres miniers auprès de l'Agence nationale du patrimoine minier (ANPM). Lafarge, qui avait acquis en 2008 l'ensemble des cimenteries du groupe égyptien à travers le monde, s'est approprié des titres sans autorisation préalable de l'agence, ce qui lui a coûté le retrait des trois titres. À l'occasion de la seconde visite en Algérie, fin mai dernier, de l'envoyé spécial du Président français, Jean-Pierre Raffarin, le dossier Lafarge a été réouvert après un gel de trois ans. Répondant à une autre question d'un sénateur relative aux déchets ferreux et non ferreux, le ministre a indiqué que ces déchets interdits à l'exportation depuis 2010 pour favoriser leur récupération au niveau national seront stockés durant deux ans pour être utilisés une fois par les complexes sidérurgiques de Boumerdès, Oran et Bellara qui seront opérationnels. «Le Conseil des participations de l'Etat a décidé d'accompagner, par un prêt de 4 milliards de DA, les trois entreprises publiques activant dans la récupération des déchets ferreux et non ferreux», a-t-il ajouté. Ce prêt permettra à ces entreprises, selon le ministre, de poursuivre l'activité de stockage, et non pas de vente, en attendant que les trois complexes sidérurgiques entrent en activité. A ce propos, le ministre a avancé que le projet du complexe de Boumerdès, un partenariat entre l'Etat (34%) et un opérateur privé (66%), démarrera dans quatre mois. «Lorsque les trois complexes commenceront à travailler, ils auront besoin des déchets ferreux et non ferreux qu'ils utilisent comme matière première, et si la décision du stockage de ces déchets ne sera pas prise, nous serons contraints de les importer», a-t-il soutenu. En outre, M. Benmeradi a évoqué, en réponse à une autre question orale, les efforts déployés par le Gouvernement pour impulser le développement industriel dans le Grand Sud et les Hauts Plateaux. Depuis l'année 2000, les Hauts-Plateaux ont enregistré la déclaration, auprès de l'ANDI de 1 700 projets industriels pour un investissement de 75 milliards de DA et devant créer 15 000 postes d'emplois. Le Grand Sud a, quant à lui, enregistré 57 projets pour 15 milliards de DA et 1 000 emplois. Le ministre a rappelé les multiples et importantes décisions du Conseil des ministres du 22 février 2011 en matière de développement de ces régions. Aussi, les guichets uniques de l'ANDI seront bientôt généralisés à travers les 48 wilayas avec l'ouverture prochaine des guichets de Ghardaïa et Tissemsilt. Le ministre a déclaré, dans le même contexte que l'investissement «reste tributaire de l'attractivité du terrain, un volet couvert par le Plan national d'aménagement du territoire».