L'Algérie et l'Union européenne tiendront en janvier prochain à Bruxelles le 7ème round des négociations sur le démantèlement tarifaire, prévu par l'accord d'association liant les deux parties depuis 2005, a annoncé jeudi le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. «Le 7ème round (des négociations) se tiendra en janvier et j'espère qu'il nous permettra de trouver un terrain d'entente», a déclaré M. Benbada à l'APS en marge d'une journée d'information sur la nouvelle stratégie de communication de son département. Il a assuré que l'Algérie avait «déjà accompli l'essentiel du chemin de ces négociations» qui portent notamment sur le report de 2017 à 2020 de la date de création d'une zone de libre échange entre les deux parties. Le 6ème round des négociations s'est tenu en juillet dernier à Alger sans aboutir à un accord final sur le volet industriel. Par ailleurs, la révision du calendrier du démantèlement tarifaire sera examinée lors de la prochaine réunion du Conseil d'association Algérie-UE, prévue le 16 décembre 2011, a fait savoir M. Benbada. «Il y aura une réunion du comité d'association qui va évaluer évidemment l'application de l'accord et examiner aussi l'avancement des négociations autour du démantèlement», a-t-il affirmé. Interrogé pour savoir si les négociations Algérie-UE allaient être impactées par les effets de la crise financière en Europe, le ministre a écarté de telles répercussions. Les négociations sur le démantèlement abordent en effet «des aspects techniques qui donnent à l'Algérie la chance de réaménager les délais et les seuils (de démantèlement) et par conséquent une chance supplémentaire aux entreprises algériennes pour mieux se préparer à l'ouverture», dira la ministre. Afin de protéger son économie, marquée par des échanges commerciaux déséquilibrés en faveur de l'UE, l'Algérie avait demandé en 2010 de reculer les dates butoirs du démantèlement tarifaire progressif et final, prévues par l'accord pour 2012, 2015 et 2017 à, respectivement, pour 2015, 2017 et 2020. La liste à exclure… L'Algérie défend une liste de produits industriels qu'elle veut exclure du démantèlement tarifaire notamment ceux de la sidérurgie, du textile, de l'électronique et des produits de l'industrie de l'automobile. Quant aux produits agricoles, les deux parties sont arrivées lors du 5ème round, tenu en juin dernier à Bruxelles, à un accord sur 36 contingents agricoles importés de l'UE et bénéficiant de franchise douanière, dont certains seront désormais supprimés et d'autres réaménagés. Certaines normes européennes imposées pour les produits agricoles algériens sont en outre inaccessibles pour les exportateurs algériens, un autre volet que l'Algérie veut renégocier à l'occasion de la révision de cet accord. La mise en oeuvre de l'accord d'association Algérie-UE n'a pas réussi à booster les exportations algériennes vers le Vieux continent mais a, par contre, entraîné un creusement du déficit commercial hors hydrocarbures de l'Algérie avec l'UE, estiment des experts. ‘'Pour 1 dollar exporté vers l'UE, l'Algérie en importe pour 20 dollars», faisait remarquer un haut cadre du ministère du Commerce. Les importations de l'Algérie en provenance de l'UE ont enregistré une hausse de 18,9% durant les neuf premiers mois, passant à 18,25 mds usd, contre 15,35 mds usd durant le même période de 2010, alors que ses exportations vers l'UE pays ont augmenté de 4,35 milliards usd, soit plus de 20% en valeur, selon les chiffres des Douanes algériennes.