Les travaux de la conférence sur la lutte contre la corruption ont été ouverts hier au palais des nations à Alger en présence de quelque 1.000 participants représentant des organismes officiels, la société civile et les secteurs économiques public et privé. Organisée par le ministère de la Justice à l'occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la corruption, la rencontre est consacrée à des thèmes ayant trait aux aspects socioéconomiques de la corruption et aux efforts consentis par l'Algérie et au niveau international dans la lutte contre ce fléau. La rencontre à laquelle prennent part également des étudiants et des journalistes de même qu'un représentant de l'ONU et un autre de l'Union Européenne (EU), a été animée par des experts algériens et étrangers spécialisés dans la lutte contre ce fléau. Selon les organisateurs, la conférence vise à sensibiliser sur la corruption et ses répercussions socioéconomiques et la nécessité de conjuguer les efforts pour faire face à ce phénomène. En 2006, une loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption a été promulguée, s'inspirant de la convention des Nations Unies contre la corruption adoptée en 2003 et que l'Algérie a ratifiée avec réserve en 2004. Le ministre de la Justice avait, en différentes occasions, souligné que les autorités de l'Etat étaient déterminées à réunir toutes les conditions pour mettre un terme à la propagation du fléau. A la veille de la Journée mondiale de la lutte contre la corruption, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a signé un décret présidentiel portant composition, organisation et modalités de fonctionnement de l'Office central de répression de la corruption (OCRC). LEVER DE RIDEAU Ce texte constitue un «nouveau jalon» dans la mise en place et le renforcement des instruments de lutte contre les différentes formes d'atteinte à la richesse économique de la nation, y compris la corruption, a souligné la présidence de la République. Outre la signature de ce décret, le président Bouteflika a saisi cette occasion pour instruire le gouvernement «à faire aboutir, à brefs délais», le programme de coopération entre l'organe de prévention de la corruption et les instances compétentes de l'Union européenne. Le principe de cette coopération a déjà été convenu avec le partenaire européen, «dans le but de faire bénéficier notre organe national de l'expérience d'instances européennes similaires». Le ministre de la Justice, garde des sceaux, Tayeb Belaïz a souligné, pour sa part, que la conférence de ce vendredi est «une occasion pour passer en revue les efforts consentis par l'Etat pour lutter contre ce fléau». Il a rappelé à cet effet que l'Algérie «a prouvé, plus d'une fois, qu'il existe une volonté politique sérieuse pour lutter contre ce fléau social», précisant que les pouvoirs publics «n'ont jamais nié l'existence d'affaires de corruption et ont veillé à lutter contre celles-ci par tous les moyens». «Les hautes autorités du pays sont déterminées à réunir toutes les conditions pour mettre un terme à la propagation du fléau de la corruption», a-t-il ajouté. Soulignant la nécessité de mobiliser toutes les franges de la société pour sensibiliser sur les dangers de ce fléau, M. Belaïz a affirmé que «la dissuasion et la sanction n'aboutissent pas, à elles seules, aux résultats escomptés».