En marge de la journée d'études portant sur la Loi de finances complémentaire 2009 et son impact sur l'entreprise, les opérateurs se sont déclarés «désabusés» quant à «l'entêtement» du gouvernement qui campe sur son «obstination » à ne pas céder à nos doléances légitimes. Entre les représentants de l'Etat sur la tribune et quelques rares opérateurs qui se sont déplacés jeudi, au Sheraton, un dialogue de sourds s'est vite établi. Les premiers ont voulu, par la force de l'argumentaire technique, appuyer les mesures de la LFC 2009, les seconds, à l'unanimité, ont décrié les mesures portant sur le crédit documentaire et la suppression de la procuration. Surtout, les opérateurs ont condamné la mesure de la LFC 2009 portant sur l'application du crédit documentaire qui oblige les opérateurs économiques à payer leurs importations des mois avant la livraison. Selon un opérateur installé à la Zone industrielle de Sidi Ameur, «le problème réside dans le fait que nous (opérateurs), qui avons un crédit fournisseur de 6 mois, voire plus, sommes obligés de payer leurs importations par lettre de crédit deux mois avant de pouvoir disposer des marchandises». «La trésorerie des PME (petites et moyennes entreprises, ndlr) ne pourra pas payer cash tous les fournisseurs. Les entreprises, prises au dépourvu, n'ont pas les capacités financières pour répondre à ces nouvelles exigences. C'est une mesure qui va à l'encontre de la promotion des PME», renchérit-il. En outre, les opérateurs, qui ont assisté à cette journée d'étude, ont vivement critiqué les frais engendrés par la lettre de crédit qui ne peuvent pas être intégrés dans le prix. A l'unanimité, les opérateurs demandent l'assouplissement de cette mesure en rétablissant la remise crédit. D'autres, plus récalcitrants, sollicitent sa dérogation totale. Approché, Mustapha Zikara, Directeur central de la réglementation et de la législation auprès du ministère des Finances, a déclaré que «la LFC 2009 se veut une un dispositif contre la fraude et nullement une entrave pour les opérateurs nationaux. Aussi, c'est uniquement du ressort du Gouvernement de répondre à ces demandes». En outre, il a rappelé, surtout, la série d'exonérations d'impôts et autres taxes pour ce qui est, par exemple, du soutien à l'emploi des jeunes, de la lutte contre le chômage, du développement et de la recherche scientifique au sein de l'entreprise ainsi que de la promotion de la culture, des activités sportives et touristiques. Quant aux mesures de régulation de l'activité économique nationale, Mustapha Zikara a précisé que, dans ce cadre, l'Institut Algérien de Normalisation en charge de ce dossier vient d'être doté, dans le cadre de la LFC, de nouvelles prérogatives afin de mener à bien sa mission.