Le secrétaire général du ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, M. Bouchnak Khelladi Abdallah a indiqué, mercredi, que 90 % des programmes prévisionnels d'importation pour l'année 2012 ont été signés et remis par le ministère aux opérateurs pharmaceutiques le 15 novembre 2011. Le responsable a indiqué à l'APS que 30 programmes n'ont pas été retirés pas les opérateurs pharmaceutiques au 31 décembre 2011. Des mesures strictes ont été prises pour que durant l'année 2012 les programmes prévisionnels pour 2013 soient délivrés avant la fin septembre 2012 en vue de d'éviter «les perturbations» qu'a connues le marché des médicaments durant les dernières années, a souligné M. Bouchnak. Parmi les mesures urgentes prises récemment par le gouvernement figure la mobilisation d'une enveloppe de 3,9 milliards de DA pour l'achat de produits en pré-rupture ou en rupture de stock. Le ministère de la Santé s'attèle à mettre la facture d'importation en adéquation avec l'incidence des maladies non-transmissibles et à assurer la coordination de l'ensemble des programmes de santé à travers les nombreux plans nationaux à mettre en place (30 plans) en 2012. S'agissant des distributeurs, le ministère a rappelé la révision du cahier des charges et des textes réglementaires régissant l'activité de stockage et de distribution et sa soumission à «un contrôle permanent» afin de lutter contre les dépassements enregistrés dans ce domaine. L'enquête menée par le ministère a montré que sur 204 dénominations communes internationales listées en rupture, 96 sont disponibles, 25 en stock insuffisant et 81 en rupture réelle. Face à cette situation, le ministère est intervenu en invitant les importateurs des médicaments touchés par la pénurie ou disponibles en stock insuffisant à fournir ces médicaments à travers d'autres opérateurs dans des délais précis. En outre, l'enquête a révélé que beaucoup de distributeurs agréés «ne sont pas opérationnels sur le terrain» d'où la décision de retirer certains agréments. Les distributeurs opérationnels «ne sont pas tous conformes aux normes de stockage et de distribution sachant que des pratiques spéculatives ont été enregistrées (surstocks, ventes concomitantes)». «Certains opérateurs ayant bénéficié de crédits documentaires ont privilégié certains de leurs programmes par rapport à d'autres, créant dès lors une tension soutenue sur les marchés», souligne l'enquête. Les pénuries enregistrées durant les dernières années sont en partie imputables «au non respect par les importateurs du délai» d'importation fixé à trois mois après le retrait de l'approbation. «L'accumulation des dettes intérieures et extérieures de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH)», estimées à 30 milliards de DA, a poussé le gouvernement à prendre des mesures rigoureuses en «dégageant une enveloppe financière urgente» pour acheter les médicaments. Le gouvernement a, par ailleurs, décidé de réviser le statut de la PCH et de permettre à cette dernière de conclure des marchés gré à gré simples avec les établissements hospitaliers. Le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia avait, rappelle-t-on, affirmé que l'Etat prendra des mesures strictes pour résoudre définitivement le problème des médicaments, soulignant que leur disponibilité sur le marché «sera meilleure» en 2012.